Abstract

Abstract:

My article offers a close reading of Annie Ernaux's latest book, Mémoire de fille (2016). Following Les Années (2008), generally perceived to be her masterpiece although atypical of her work because it is written in the third person, Mémoire de fille seems at first sight to be a return to the first-person voice as well as to a narrower and more personal focus. Upon closer inspection, however, it becomes clear—as I show in the article—that in her latest work Ernaux goes further than ever before in her attempts to travel back through time into her past selves, including one almost physical 'return' to the past through photography which rivals Proust's experiments with his madeleine. The article shows how this work contains some of Ernaux's most self-reflexive and theorized ideas about time—lived, imaginary, reading, and writing time—although these are always offered in the context of her autobiographical project. I also show how, again like Proust, Ernaux's experiments with time in Mémoire de fille are crucial to her formation as a writer, as a writing self.

Résumé:

Cet article analyse le dernier livre d'Annie Ernaux, Mémoire de fille (2016), publié huit ans aprés Les Années (2008), applaudi par les critiques comme étant son chefd'oeuvre bien que peu représentatif du reste de son oeuvre. Mémoire de fille semble être, á premiére vue, un retour á la premiére personne ainsi qu'á un point de vue plus étroit et plus 'personnel'. Mais une analyse approfondie montre que dans son dernier livre, Ernaux pousse encore plus loin que dans Les Années son projet de voyager dans le temps pour retrouver ses 'moi' du passé; le livre contient un 'retour' extraordinaire, presque physique, qui rivalise avec les expériences proustiennes autour de la madeleine. Cet article montre que Mémoire de fille contient les idées d'Ernaux les plus théorisées á propos du temps—le temps vécu, le temps imaginaire, le temps de lecture et d'écriture—même si ces idées sont toujours proférées dans le contexte de son projet autobiographique. Il montre aussi que les expériences faites par Ernaux dans Mémoire de fille font partie intégrale, comme celles de Proust, de sa formation d'écrivain, d'un moi qui écrit.

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