Abstract

Abstract:

The article explores how the novel Trilogía sucia de la Habana (1998), by Pedro Juan Gutiérrez, depicts the decline of the subject identity heavily constructed by the paternalist ideology, promises and morals of the Cuban nation-state during the revolutionary period. Instead, emptiness, loss of faith, despair and wild survival became distressing effects of the nineties crisis. Pedro Juan's marginal existence, constrained agency and sense of lost time embodies a common place for many Cuban intellectuals, trapped in the absurdity of a chaotic national situation. With Trilogía, Gutiérrez re-imagines the Cuban nation at the turn of the century as a dystopian place of material decadence, dehumanization, revival of colonial stereotypes and a rough culture of daily survival by all means. In those circumstances, the present is the only time that really counts and the hypersexualizing of the body became the privilege space for individual agency. The novel moves the spotlight from the collective incarnation of the "New Man" in the official revolutionary propaganda, to the voice of forgotten individuals massively converted into marginal beings. This article dialogues with texts by scholars Odette Casamayor, Guillermina de Ferrari, José Quiroga y Esther Whitfield, and with theories by Pierre Bourdieu, Roberto Bolaño, Frantz Fanon and Stuart Hall.

Resumen:

Este artículo argumenta que la novela Trilogía sucia de la Habana (1998), del escritor cubano Pedro Juan Gutiérrez, logra documentar el momento de declive masivo de la ideología paternalista, las promesas, la moral y los valores del sujeto y el estado-nación cubano del período "revolucionario". La novela recrea el vacío, la pérdida de fe, el desespero y el estado de sobrevivencia salvaje que vivieron los cubanos como resultado de los demoledores efectos de la crisis económica de la década de los noventa en la isla. El estado de permanente existencia precaria, asfixia y pérdida del sentido del tiempo que experimenta Pedro Juan, el protagonista de la novela, es un reflejo del lugar común que representó la crisis para muchos intelectuales cubanos en aquellos momentos, atrapados en el absurdo del caos nacional. Con Trilogía, Pedro Juan Gutiérrez "re-imagina" a la nación cubana de cambio de siglo como un lugar dis-tópico, de decadencia material, deshumanización, de regreso a estereotipos coloniales y a una cultura feroz de sobrevivencia diaria. En esas circunstancias, el presente y la hiper-sexualización del cuerpo se convirtieron en espacios "privilegiados" para ejercer algún tipo de agencia individual. La narrativa de la novela desplaza el énfasis alcanzado por la encarnación colectiva del "próspero" "Hombre Nuevo" en la propaganda revolucionaria oficialista hasta el momento, hacia la voz de individuos marginales y olvidados en los que se convirtieron muchos cubanos súbitamente como resultado de la crisis. Este artículo dialoga con textos de académicas como Odette Casamayor, Guillermina de Ferrari, José Quiroga y Esther Whitfield, y con teorías de Pierre Bourdieu, Roberto Bolaño, Frantz Fanón y Stuart Hall.

Résumé:

Cet article postule que dans son roman Trilogía sucia de la Habana (1998), l'écrivain cubain Pedro Juan Gutiérrez rend compte du déclin que connurent l'idéologie paternaliste, les promesses, la morale et les valeurs personnelles, ainsi que l'état-nation cubain au cours de la période révolutionnaire. Le roman recrée le sentiment de vacuité, la désillusion, le désespoir et l'état de survie sauvage dont les Cubains firent l'expérience suite aux effets dévastateurs de la crise économique des années 90 sur l'île. Le sentiment d'une existence profondément précaire, d'asphyxie et de perte de repères temporels dont fait l'expérience Pedro Juan, le personnage principal du roman, reflète un lieu commun sur ce que la crise représenta pour de nombreux intellectuels cubains de l'époque, englués dans l'absurdité du chaos national. Avec sa trilogie, Pedro Juan Gutiérrez reconfigure la nation cubaine et la transplante dans un lieu « dystopique », mais aussi dans un autre siècle, de décadence matérielle et de déshumanisation, en proie, une nouvelle fois, aux clichés coloniaux et à une culture féroce de survie quotidienne. Dans une telle atmosphère, le présent et l'hypersexualisation du corps deviennent des espaces privilégiés pour que les Cubains puissent s'exprimer librement. La narration du roman déplace l'accent mis, initialement, sur le modèle collectif de l'« homme nouveau » (« Hombre Nuevo »), prospère, selon la propagande révolutionnaire officielle, pour laisser entendre la voix des marginaux et des laissés-pour-compte, tous ces gens que de nombreux Cubains étaient devenus du jour au lendemain après la crise. Cet article s'inscrit dans la mouvance des travaux d'Odette Casamayor, de Guillermina de Ferrari, José Quiroga et Esther Whitfield, et reprend les théories de Bourdieu, Bolaños, Fanon et Stuart Hall.

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