In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Raconter en prose, XIVe–XVIe siècle by Paola Cifarelli et al
  • Michelle Szkilnik
Raconter en prose, XIV e–XVI e siècle. Sous la direction de Paola Cifarelli, Maria Colombo Timelli, Matteo Milani et Anne Schoysman. (Rencontres, 279; Civilisation médiévale, 21.) Paris: Classiques Garnier, 2017. 438 pp.

Les mises en prose tardives font l'objet depuis plusieurs années d'un intérêt renouvelé comme en témoigne la mise à jour du répertoire que Georges Doutrepont avait établi en 1939, désormais remplacé par le Nouveau Répertoire de mises en prose (dir. Maria Colombo Timelli et al. (Paris: Classiques Garnier, 2014)). Ce précieux instrument de travail est utilement complété par le présent volume, qui réunit vingt-deux études organisées selon trois axes. Le premier est consacré à David Aubert, escripvain au service de Philippe Le Bon et chef d'un atelier de copie dont sont sorties un grand nombre de mises en prose. L'article d'Anne Schoysman, qui ouvre cette section, trace un état de la critique et des perspectives de recherche sur ce compilateur important dont l'activité exacte reste cependant malaisée à déterminer. Les quatre articles suivants sont consacrés à des textes précis (Sarah Baudelle-Michels, Regnault de Montauban; Stefania Cerrito, L'Histoire de Jason de Raoul Lefèvre; Bernard Guidot et Valérie Guyen-Croquez, Les Croniques et conquestes de Charlemaigne). Les auteurs s'y attachent à déterminer les caractéristiques de l'écriture d'Aubert. La seconde section, comportant onze articles, concerne les imprimés et le rôle des éditeurs/imprimeurs dans la transformation et la diffusion des mises en prose. Les deux premiers examinent l'activité de certains éditeurs: Stéphanie Rambaud, celle de la famille Trepperel; Sergio Cappello, la production de Jean II Trepperel. Les autres étudient les modifications que les éditeurs successifs imposent aux œuvres qu'ils reprennent (Caroline Cazanave, Huon de Bordeaux; Laura-Maï Dourdy, Jourdain de Blaves; Élisabeth Gaucher-Rémond, Richard sans Peur; Catherine Gaullier-Bougassas et Aimé Petit, L'Histoire ancienne jusqu' à César; Matthieu Marchal, L'Histoire de Gérard de Nevers; Laura Ramello, Ciperis de Vignevaux; Claude Roussel, Meurvin; Alexandra Velissariou, Milles et Amys). Ces études particulières qui, à côté d'Antoine Vérard ou de Michel et Philippe Le Noir, mettent en lumière des figures moins connues (Hemon Le Fevre, Pierre Sergent, Gilles Corrozet, Nicolas Bonfons), finissent par brosser un tableau général et cohérent du travail des éditeurs du seizième siècle. La dernière section, 'Réécriture et récit bref', constitue un pendant intéressant aux études sur les abondantes compilations en prose d'Aubert. La question de la mise en prose des récits brefs est en effet rarement explorée, alors que, comme le montre la contribution de Paola Cifarelli, elle permet de repenser la naissance de la nouvelle et de nuancer l'idée d'un hiatus entre les récits brefs en vers et leurs contrepoints en prose. Les articles de Serena Lunardi, d'Elisabetta Barale et de Stefania Vignali (respectivement sur l'interpolation B à la Vie des pères, L'Enfant de neige et [End Page 107] L'Ordene de chevalerie) confirment les rapports complexes entre récits en vers et récits en prose. Deux articles sur les Grantz Geans font le lien entre compilations et récits brefs: celui de Sophie Albert et d'Émilie Deschellette-Frasca en étudiant comment ce récit étiologique a été intégré dans de vastes sommes, celui d'Hélène Bellon-Méguelle en examinant les variantes d'une prose à l'autre. En suscitant judicieusement le dialogue entre les articles, l'ouvrage ouvre des perspectives stimulantes.

Michelle Szkilnik
Université Sorbonne Nouvelle—Paris 3
...

pdf

Share