Abstract

Abstract:

Beginning from an understanding of the American Midwest as the “heartland of Empire,” this article offers a pedagogical case study of teaching two Vietnamese narratives about the Vietnam War—Lê Minh Khuê’s 1968 short story “Distant Stars” and Dương Thu Hương’s 1991 Novel without a Name—in a predominantly white, pro-military, Midwestern context. Theoretically framed by Viet Thanh Nguyen’s explorations of a “just” memory and David Palumbo-Liu’s investigations of the “deliverance of others” through literature, this analysis finds that “Distant Stars” and Novel without a Name invite identification with, rather than against, an “enemy combatant,” enact a decentring of the United States and of ethnocentrism, and promote anti-war sentiments. Yet “Distant Stars” and Novel without a Name also need to be followed by a greater ideological challenge to prevent a flattening universalism and avoidance of global accountability. I offer the explicitly anti-American diary of a North Vietnamese field doctor, Last Night I Dreamed of Peace, as an effective complement. The first two narratives offer to majoritarian American readers intellectual and homeostatic mechanisms that can avoid the shut-down of offended white privilege; Last Night I Dreamed of Peace can then build on this empathetic foundation to more effectively challenge majoritarian students to engage US contemporary hegemonic militarism and historic global aggression.

Résumé:

Posant d’emblée une certaine vision du Midwest américain comme « le cœur de l’empire », cet article est une étude de cas en pédagogie prenant pour objet l’enseignement de deux récits vietnamiens sur la guerre du Vietnam—la nouvelle « Lointaines étoiles », de Lê Minh Khuê (1968), et le Roman sans titre de Dương Thu Hương (1991)—dans le milieu à pré-dominance blanche et promilitaire du Midwest. S’appuyant sur les réflexions théoriques de Viet Thanh Nguyen concernant la mémoire « juste » et celles de David Palumbo-Liu sur « la délivrance des autres » par la littérature, cette analyse montre que « Lointaines étoiles » et Roman sans titre invitent les lecteurs à s’identifier avec « le combattant ennemi »—et non contre lui, ce qui actualise un décentrement des États-Unis et de l’ethnocentrisme et favorise le sentiment antiguerre. Cependant, afin de prévenir un universalisme aplanissant et l’évitement de la responsabilité à l’échelle mondiale, un défi idéologique plus grand doit suivre la lecture des deux œuvres. Dans ce but, je propose la lecture du journal intime explicitement antiaméricain d’une médecin de terrain nord-vietnamienne, Les carnets retrouvés de Dang Thuy Tram. Les deux premiers récits offrent aux lecteurs de la majorité étatsunienne des mécanismes intellectuels et « homéostatiques » qui per-mettent d’éviter le repli offensé d’acteurs blancs privilégiés ; le troisième peut ensuite se servir efficacement de ces fondements empathiques pour inviter les étudiants membres de la majorité à mettre en cause le militarisme hégémonique contemporain de leur pays et ses agressions dans l’histoire.

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