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Reviewed by:
  • La Grande-Bretagne et l'Organisation internationale du travail (1919-1946). Une nouvelle forme d'internationalisme by Olga Hidalgo-Weber
  • Myriam Boussahba-Bravard
Olga HIDALGO ALGO-WEBER, La Grande-Bretagne et l'Organisation internationale du travail (1919-1946). Une nouvelle forme d'internationalisme, Louvain-la-Neuve, Academia-L'Harmattan, 2017, 288 p.

L'ouvrage s'organise en deux parties et sept chapitres. La première partie pose la question des influences des Britanniques au sein de l'Organisation internationale du travail (OIT), examinées en quatre chapitres de longueur variable. Le chapitre 3, « La League of Nations Union : un relais dans la société civile britannique », par exemple, offre quelques entrées sur la réception et le positionnement de certains acteurs, exclusivement masculins, puisque les associations de femmes suffragistes tentent vainement d'y avoir des représentantes. On voit comment un modèle d'organisation du monde hors des frontières nationales peut séduire certains Britanniques. Ces quelques pages sont fascinantes, mais n'offrent qu'un point de vue très partiel sur la question posée dans cette partie – le double pluriel de l'intitulé « influences des Britanniques » n'est pas vraiment explicité. C'est probablement parce que l'ouvrage repose essentiellement sur des sources suisses, celles de l'OIT et de la SDN à Genève. Les sources sont présentées sommairement en quatre lignes, dont deux mentionnent les archives nationales de Kew et celles de la London School of Economics, sans donner de détails sur les fonds dépouillés ni les périodes concernées (p. 275). Les archives gouvernementales britanniques ne semblent pas systématiquement utilisées. Contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre, cet ouvrage fort intéressant ne concerne pas tant la « Grande-Bretagne », c'est-à-dire ce que nous pourrions appeler « la réception » de l'OIT dans le pays ; le livre examine plutôt la participation de ressortissants britanniques à l'OIT, sans que la distinction entre les acteurs gouvernementaux et les membres de la League of Nations Union ou des associations de femmes ne soit véritablement étudiée. Ainsi, il n'est pas facile de comprendre la diversité des acteurs britanniques au sein de l'OIT ni celle de leurs motivations politiques. Toutefois, cet apport biographique est important et couvre une génération affectée par les deux guerres mondiales. Le panorama social et politique qu'il dresse rapidement dans les chapitres 2 et 4 est nécessaire et pertinent. L'ouvrage offre ainsi une perspective stimulante et décalée en étudiant avec précision la place d'une participation nationale dans un projet transnational.

La construction de la politique étrangère britannique après 1919 a été marquée par la concurrence entre engagements impériaux et transnationaux. Dans la seconde partie du livre, l'auteur analyse le poids de ces enjeux diplomatiques et coloniaux dans l'activité britannique au sein de l'OIT, en se penchant successivement sur la « relation spéciale » avec les États-Unis (chap. 5), l'Empire (chap. 6), puis la Seconde [End Page 167] Guerre mondiale (chap. 7). Cette étude donne toute la mesure de l'intérêt de la question pour l'histoire des relations internationales de la Grande-Bretagne et celle de l'OIT. On peut regretter que la bibliographie ne propose pas de rapprochements avec des études similaires de la participation d'autres pays européens à l'OIT entre 1919 et 1945, étant donné que la montée en puissance des États-Unis, le poids des empires coloniaux ou de la guerre sont des phénomènes globaux. Concernant l'Empire, l'auteure s'intéresse à la place au sein de l'OIT de l'Inde et des dominions, dits « colonies blanches », alors en quête d'autonomie, voire d'indépendance – la question du vote joue un rôle fondamental, souligne l'auteure. C'est en effet le problème récurrent pour de nombreux groupes dépourvus de représentation « nationale » au sein des empires mono-ethniques du XIXe siècle ou de pays à minorité(s). Dans un premier temps, ces non-représentés (femmes, classes populaires, minorit...

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