Abstract

Abstract:

Set in spring 1975 during the final months of the US war in Southeast Asia, Joan Didion’s novel Democracy (1984) incorporates and dismantles four narrative tropes undergirding the projection of American power during the Cold War: first, the so-called Puritan errand into the wilderness, made central by scholars such as Perry Miller in the 1950s; second, the frontier, revitalized by Kennedy’s 1960 New Frontier campaign; third, the United States as enlightenment nation, a metaphor of illumination set in cruel relief by its use of atomic weapons; and, finally, the image of the American republic, a self-conception thrown into crisis by the Cold War’s apparatuses of state secrecy and surveillance. Drawing these tropes into her own disintegrating narrative, Didion demonstrates that the US war in Vietnam marks the bankruptcy of these self-images, a critique of grand national narratives that, in turn, comprehends the war as essential to registering the emergence of postmodernism.

Résumé:

Le roman de Joan Didion, Democracy (1984 ; version française : Démocratie, 1986), se déroule au printemps 1975, dans les derniers mois de la guerre étatsunienne en Asie du Sud-Est. Simultanément, il intègre et décompose quatre figures narratives qui soutiennent la projection de la puissance étatsunienne pendant la guerre froide : d’abord, le topos de l’errance puritaine dans la nature sauvage, que des travaux comme ceux de Perry Miller, dans les années 1950, ont mis en évidence ; ensuite, la conquête de l’Ouest, thème revitalisé par la campagne New Frontier de Kennedy, en 1960 ; puis, la présentation des États-Unis comme nation éclairée, une métaphore de la lumière que l’usage des armes atomiques éclaire d’un jour cruel ; enfin, l’image de la République américaine, une conception de l’identité nationale remise en cause par ces instruments de la guerre froide que sont le secret d’État et la surveillance. Tissant ces tropes à son propre récit désintégrateur, l’auteure montre que la guerre menée par les États-Unis au Vietnam signe la défaite de ces représentations nationales. Elle offre ainsi une critique des grands récits nationaux qui comprend la guerre, en retour, comme un élément nécessaire à la prise de conscience de l’émergence de la postmodernité.

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