Abstract

Résumé:

L'idée d'attribuer à chaque peuple des caractères psychologiques spécifiques est ancienne mais à la fin XIXe siècle, l'essor des sciences naturelles et le développement des études d'anthropologie raciale lui donnent une nouvelle dimension. Durant l'entre-deux-guerres, la psychologie des peuples connaît une grande vogue en France et connaît des prolongements au-delà de cette période. Elle demeure imprégnée des postulats raciologiques du siècle précédent : hérédité raciale, influence du milieu géographique et du climat dans la formation du « caractère national », représentation inégalitaire de la différence. Elle émane des milieux les plus académiques et de milieux idéologiques divers, des milieux nationalistes aux républicains progressistes. La psychologie des peuples trouve également un terrain fécond au sein du monde colonial. Elle est impulsée par les autorités coloniales qui mettent en œuvre des politiques publiques différenciées qui se veulent adaptées à la psychologie de diverses populations. En véhiculant des représentations dépréciatives de certaines populations, en définissant celles qui sont « assimilables », la psychologie des peuples participe également à l'élaboration des politiques d'immigration.

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