Abstract

Abstract:

As early as the fifth century, Anacreon was the poet of wine, love, and song; even his death—choking on a pip—is attributed to the grape. The fact that the symposion looms large in the extant fragments is, therefore, hardly surprising. In this article, I examine Anacreon's sympotic verse and its moral quality. While the ethical character of Xenophanes' and Theognis' sympotic fragments has been acknowledged, most scholars consider Anacreon as a poet of love, rather than of moral instruction. Recently, Lear and Hobden have begun to address the moral and instructive character of Anacreon's verse. I build on these analyses by examining the Anacreontic speaker's presentation of moral value through his own person; there are 46 first-person statements in Anacreon, an important fact considering the narrative and psychological potency of "I" statements in early Greek lyric. In contrast to gnomic statements that purport to be generalized prescriptions, Anacreon's performative "I" offers an alternative mode of moralizing delivery. These first persons, however, are not the same person: Anacreon gives a multitude of perspectives on appropriate sympotic behaviour. I read the Anacreontic speaker's diverse and changing persona as a challenging and embodied moral perspective, which destabilizes the idea of a true self, and consequently denies the stereotyping of ancient poetic biography. By enunciating Anacreon's songs, the speaker puts his own body and individuality into play in the "educative" space of the symposion. In Anacreon's verse, the self itself becomes the space on which sympotic instructions—moral imperatives—are inscribed and displayed to others.

Résumé:

Dès le Ve siècle, Anacréon était connu comme le poète du vin, de l'amour et de la chanson ; même sa mort – étouffé par un pépin – est attribuée au raisin. Le fait que le symposion occupe une place importante dans les fragments de son œuvre qui ont survécu n'est donc guère surprenant. Dans cet article, je m'intéresse aux vers sympotiques d'Anacréon et à leur qualité morale. Alors que le caractère éthique des fragments sympotiques de Xénophane et de Théognis a été reconnu, la plupart des chercheurs considèrent encore Anacréon comme un poète de l'amour plutôt qu'un poète moral. Récemment, Lear et Hobden ont commencé à étudier le caractère moral et didactique de la poésie d'Anacréon. Je me base sur leurs analyses pour examiner la présentation de la valeur morale du locuteur anacréontique à travers sa propre personne ; il y a 46 déclarations à la première personne chez Anacréon, une donnée importante considérant le potentiel narratif et psychologique des déclarations au « je » dans la poésie lyrique grecque archaïque. Contrairement aux déclarations gnomiques qui prétendent être des préceptes généralisés, le « je » performatif d'Anacréon offre un mode alternatif de discours moralisant. Ces premières personnes ne sont toutefois pas la même personne : Anacréon présente une multitude de perspectives sur le comportement sympotique convenable. J'interprète la persona variée et fluctuante du locuteur anacréontique comme une perspective morale provocatrice et incarnée, qui déstabilise l'idée d'un vrai soi et qui, par conséquent, nie les stéréotypes de la biographie poétique ancienne. En prononçant les chansons d Anacréon, le locuteur met en jeu son propre corps et sa propre individualité dans l'espace « éducatif » du symposion. Dans la poésie d'Anacréon, le soi devient l'espace dans lequel les préceptes sympotiques-les impératifs moraux-sont inscrits et exposés aux autres.

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