Agamben, "Bare Life," and Archaic Greek Poetry

In this article, I take up the work of Giorgio Agamben, whose biopolitical theories, and in particular, the idea of "bare life," are widely adduced in contemporary, morally charged discussions of politics, immigration studies, and the marginalization of various social groups. Agamben builds his ideas upon a reading of Aristotle, but I argue that his identification of Aristotle as the ur-source of biopolitical thinking misses an earlier moralizing discourse found in archaic Greek literary sources. I analyze passages of archaic epic and iambic poetry that describe proto-biopolitical moments before suggesting that the Ionian pharmakos ritual represents an early example of working with something like Agamben's "bare life." Biopolitics requires the logistics and technical infrastructure of an advanced civic bureaucracy, but the narrative fantasy of a community cohering around the abjection of select members of the group can be found already in the moralizing strategies of archaic Greek biopoetics.

Résumé:

Dans cet article, je me suis inspiré du travail de Giorgio Agamben, dont les théories biopolitiques et, en particulier, le concept de « vie nue » sont largement évoqués dans les débats contemporains et moralement chargés sur la politique, les études sur l'immigration et la marginalisation de divers groupes sociaux. Agamben construit ses concepts d'après sa lecture d'Aristote, mais je défends l'idée que son identification d'Aristote comme ur-source de la pensée biopolitique passe à côté d'un discours moralisant plus ancien qui se trouve dans les sources littéraires grecques archaïques. J'analyse des passages de poésies épiques et iambiques archaïques qui décrivent des moments proto-biopolitiques, avant de suggérer que le rituel ionien du pharmakos représente un exemple précoce de mise en œuvre de quelque chose qui s'apparente à la « vie nue » d'Agamben. La biopolitique requiert la logistique et les infrastructures techniques d'une bureaucratie civile avancée, mais la fantaisie narrative d'une communauté réunie autour de l'abjection de certains membres choisis du groupe peut déjà être trouvée dans les stratégies moralisantes de la biopoétique grecque archaïque.