Abstract

Abstract:

How did marginalized and racialized ethnic immigrants transform themselves into active, armed colonial agents in nineteenth-century Western Canada? Approximately twenty Icelanders enlisted to fight Louis Riel's forces during the North-West Resistance in 1885, just ten years following the arrival of Icelandic immigrants in present-day Manitoba. Forty more reportedly enlisted in an Icelandic-Canadian battalion to enforce the government's victory in the fall. This public, armed stance of a group of Icelanders against Indigenous forces in 1885 is somewhat unexpected, since most Icelanders were relatively recent arrivals in the West and, in Winnipeg, members of the largely unskilled urban working class. Moreover, they were widely rumoured among Winnipeggers to be from a "blubber-eating race" and of "Eskimo" extraction; community accounts testify to the discrimination numerous early Icelanders faced in the city. These factors initially make Icelanders unexpected colonialists, particularly since nineteenth-century ethnic immigration and colonial suppression so often appear as separate processes in Canadian historiography. Indeed, this scholarship is characterized by an enduring belief that Western Canadian colonialism was a distinctly Anglo sin. Ethnic immigrants often appear in scholarly and popular histories as sharing a history of marginalization with Indigenous people that prevented migrants from taking part in colonial displacement. Proceeding from the neglected history of Icelandic enlistment in 1885 and new developments in Icelandic historiography, this article argues that rather than negating ethnic participation in Indigenous suppression, ethnic marginality and the class tensions it created could actually fuel participation in colonial campaigns, which promised immigrants upward mobility, access to state support, and land.

Résumé:

Comment des immigrants d'une autre culture, marginalisés et racialisés, se sont-ils transformés en agents armés et actifs du colonialisme dans l'Ouest canadien au xixe siécle? Une vingtaine d'Islandais se sont enrôlés pour combattre les forces de Louis Riel pendant la résistance du Nord-Ouest, en 1885, seulement dix ans aprés l'arrivée des immigrants islandais dans le Manitoba actuel. Quarante autres se sont enrôlés, dit-on, dans un bataillon islando-canadien pour que s'impose la victoire du gouvernement à l'automne. Cette prise de position publique, armée, d'un groupe d'Islandais contre des forces autochtones en 1885 est plutôt inattendue, vu que la plupart des Islandais étaient arrivés depuis peu dans l'Ouest et qu'à Winnipeg, ils faisaient partie de la classe ouvrière urbaine largement non qualifiée. De plus, la rumeur voulant qu'ils appartiennent à une « race de mangeurs de lard de baleine » d'origine « esquimaude » circulait communément chez les Winnipegois; d'après des témoignages locaux, nombre d'Islandais faisaient l'objet de discrimination en ville. Dans ce contexte, on peut s'étonner de voir des Islandais devenir colonialistes, surtout que l'immigration non britannique au xixe siècle et la répression coloniale apparaissent tellement souvent comme des phénomenes distincts dans l'historiographie canadienne. En effet, les travaux savants soutiennent généralement que le colonialisme dans l'Ouest canadien était une faute propre aux Anglais. Les immigrants non britanniques apparaissent fréquemment dans les récits historiques savants ou populaires comme ayant été marginalisés, tout comme les Autochtones, ce qui les aurait empêchés de participer aux mesures de délocalisation coloniales. À partir du récit de l'enrôlement des Islandais en 1885, jusqu'à maintenant négligé, et de faits nouveaux dans l'historiographie islandaise, cet article fait valoir qu'au lieu d'empêcher la participation des non-Britanniques à l'é radication des Autochtones, la marginalité des gens d'autres cultures et les tensions de classe qu'elle engendrait ont pu en fait alimenter leur participation à des campagnes coloniales, une participation leur promettant ascension sociale, aide de l'Ètat et propriété terrienne.

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