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Reviewed by:
  • L'approche neurolinguistique (ANL) : foire aux questions by C. Germain
  • Delphine Guedat-Bittighoffer
C. Germain (2017), L'approche neurolinguistique (ANL) : foire aux questions, Longueuil : Myosotis Presse, 184 pp., 28 $ CAN (papier).

Cet ouvrage porte sur l'approche neurolinguistique qui existe depuis 20 ans au Canada. Fondée par Joan Netten et Claude Germain en 1997, nommée au départ Français intensif, cette approche est désormais connue sous le nom d'ANL. L'ANL est implantée au Canada, dans quelques pays d'Asie (Chine, Taïwan, Japon), à Téhéran et est expérimentée en Europe et en Amérique du Sud.

Comme le dit Claude Germain, il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation conçu à partir d'une centaine de questions posées à l'auteur sur sa méthodologie d'apprentissage du français par des étudiants en didactique des langues/du FLE et par des enseignants, des formateurs rencontrés lors de stages, de colloques. Son originalité, son accessibilité et sa clarté résident dans sa forme. Chaque question est restituée telle qu'elle a été posée et la réponse est enrichie d'encadrés permettant d'en approfondir un aspect au travers de mises au point thématiques, de témoignages. De nombreuses illustrations (graphiques, photos, schémas, copies d'apprenants) rendent le propos encore plus pédagogique.

Le premier chapitre est consacré au récit des débuts du Français intensif. Il s'agissait alors de proposer une nouvelle méthodologie d'apprentissage du français aux anglophones du Canada qui se distingue du Français de base ou du Français en immersion qui présentaient tous deux des faiblesses. Le principe du Français intensif est de proposer à des apprenants âgés de 11 ans une durée d'exposition importante à la langue cible à savoir lors des 5 premiers mois de l'année scolaire, ce qui représente 60 % du temps scolaire et qui est équivalent à 275/300 heures d'apprentissage. Le grand mérite du Français intensif est relié aux fondements théoriques sur lesquels il s'appuie. Ainsi, « ce régime pédagogique » fait référence à « la conception unitaire du développement cognitif selon Vygotsky » (p. 13). Cette théorie stipule que les processus cognitifs à l'œuvre dans l'apprentissage sont communs à toutes les disciplines scolaires. La théorie d'interdépendance des langues de Cummins (1979, 2001) permet de montrer que les connaissances et les [End Page 196] compétences acquises en L21 sont transférables en langue première. Les évaluations menées auprès des apprenants qui ont suivi cette méthodologie du Français intensif montrent de très bons résultats.

Les cinq principes de l'ANL sont ensuite présentés en détail au cours du chapitre 2. Nous les énumérons ici : (a) deux grammaires, interne et externe; (b) littératie et pédagogie de la phrase; (c) centration sur le sens et la pédagogie de projet; (d) authenticité et (e) interaction sociale. Le lecteur comprend alors très clairement le lien qui existe entre l'ANL et les neurosciences et il mesure alors la portée et la pertinence de cette méthodologie d'apprentissage du français. Ce sont les travaux de Michel Paradis (1994) sur la théorie neurolinguistique du bilinguisme qui ont permis à Claude Germain et à Joan Netten de déterminer un des grands principes de l'ANL et qui aura des incidences sur les pratiques pédagogiques mises en œuvre. La mémoire déclarative renvoie aux connaissances conscientes et explicites, la mémoire procédurale quant à elle renvoie aux habiletés et aux compétences implicites et inconscientes. Or, le savoir déclaratif ne peut se transformer en habileté procédurale. Pour le développement de la compétence implicite, il faut se centrer sur la tâche ou sur le sens et non sur la forme langagière. Autre principe essentiel dans l'ANL et dans l'apprentissage des langues en général, la participation du système limbique du cerveau pour la motivation et le désir de communiquer...

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