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Reviewed by:
  • Dictionnaire des féministes: France, xviiiexxie siècles by Christine Bard
  • Edward Ousselin
Dictionnaire des féministes: France, xviiiexxie siècles. Sous la direction de Christine Bard; avec la collaboration de Sylvie Chaperon. Paris: Presses universitaires de France, 2017. 1700pp.

Majoritairement biographique, ce dictionnaire est également en partie thématique. Parmi les entrées thématiques, on trouve, par exemple, ‘Célibat’, ‘Communardes’, ‘Écoféminisme’, ‘Ouvrières’ ou ‘Queer’. Les entrées biographiques, plus nombreuses, ne sont heureusement pas limitées aux noms déjà connus, de sorte que l’on pourra beaucoup apprendre en lisant cet ouvrage (même s’il ne sera que très rarement lu en entier). Peut-être ce livre servira-t-il aussi à tirer certains noms de l’obscurité. Comme le signale Christine Bard, moins de cinq pour cent de noms de rue sont attribués à des femmes (p. ix). Dans son Avant-propos, Bard situe ce dictionnaire parmi d’autres, surtout publiés à l’étranger. Elle précise les enjeux et les défis d’une entreprise éditoriale d’une telle envergure: il n’est certainement pas facile de définir qui est (et surtout qui a été dans le passé) féministe; il est également peu aisé de choisir les noms et les thèmes qu’il faut retenir ou exclure. Étant donné l’épaisseur du volume, ainsi que le nombre des entrées (près de six cents au total), l’arbitrage semble avoir été aussi inclusif que possible: ‘Nous avons choisi une approche large (la contestation de l’inégalité entre les sexes), plurielle (les mouvements des femmes, les philosophies ou idéologies qui les nourrissent sont très divers) et contextualisée’ (p. xiii). Puisque près de deux cents spécialistes ont contribué à la rédaction des entrées, la diversité des approches et des orientations sociopolitiques est visible d’une entrée à l’autre. C’est donc ‘un des intérêts de ce dictionnaire que de montrer les débats internes entre les différentes fractions du mouvement des femmes’ (p. xv). Il y a deux tables des entrées: biographiques et thématiques. On trouvera également à la fin de ce volume un Index nominum. La plupart des entrées sont suivies par de brèves références bibliographiques. La longueur des entrées est très variable. Sept pages sont consacrées à Marguerite Durand, la fondatrice du journal quotidien La Fronde. Par comparaison, quatre pages sont consacrées à l’entrée thématique ‘Parité’. Parmi les noms moins connus, on trouve Hubertine Auclert (huit pages), Jeanne Chauvin [End Page 143] (deux pages) ou Madeleine Pelletier (sept pages). En ce qui concerne le déroulement historique, des entrées sont consacrées aux renouvellements successifs du militantisme lors des première, deuxième et troisième vagues du féminisme. Cependant, il s’agit bien d’un dictionnaire. Aucune présentation d’ensemble de l’histoire du féminisme n’est fournie. Évidemment, aucun dictionnaire ne saurait être tout à fait exhaustif. On pourra donc s’étonner de certains choix éditoriaux. Par exemple, Laurence Parisot, la première femme à diriger le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), est logiquement mentionnée à l’entrée ‘Entreprises’. Par contre, Nicole Notat, la première femme à diriger une confédération syndicale en France (la Confédération française démocratique du travail (CFDT)), n’est pas mentionnée à l’entrée ‘Syndicats’. On ne trouve son nom qu’à l’entrée ‘Maruani Margaret’. De même, si une entrée est logiquement consacrée à Simone Veil, il est étonnant de ne trouver aucune mention de Christiane Taubira. Cependant, de telles absences ne constituent que de rares exceptions. Dans l’ensemble, ce dictionnaire fort complet impressionne par l’étendue de ses références socioculturelles. Il devrait se trouver dans toutes les bibliothèques universitaires.

Edward Ousselin
Western Washington University
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