Abstract

Abstract:

Since the late 19th century, the acceptance (or refusal) of administrative law has generated considerable controversies in the English public law. Judges and scholars have argued extensively about the compatibility with the common law of the new public authorities established in the wake of the late-Victorian administrative revolution. The work of A. V. Dicey is often referred to as the inaugural moment of these controversies. This article investigates the premises of the "problem" of administrative law as it arises in Dicey, returning to an author to whom he constantly refers: Alexis de Tocqueville. It shows that, far from being a mere alibi, Tocqueville's thought has dictated the way Dicey constructed and gave coherence to the object known as "administrative law". Although he recognized his exaggerations and revised his view on administrative law more than once, Dicey has remained faithful to the conceptual "style" of Tocqueville, and helped introducing this "style" in the English legal scholarship.

Résumé:

La reconnaissance (ou la non-reconnaissance) du droit administratif a suscité d'importantes controverses chez les juristes anglais depuis la fin du XIXe siècle. En effet, magistrats et professeurs ont âprement débattu de la relation entre la common law et les décisions produites par les tribunaux administratifs apparus dans le sillage de la gouvernementalisation de l'État anglais à la fin de l'époque victorienne. On désigne souvent l'œuvre de A. V. Dicey comme la matrice de ces controverses. Cet article explore les prémisses du « problème » du droit administratif tel qu'il se pose chez Dicey, en revenant à un auteur auquel Dicey se réfère sans cesse : Alexis de Tocqueville. Il montre que, loin d'être un simple alibi, la référence à Tocqueville joue un rôle décisif dans la manière dont Dicey construit l'objet « droit administratif ». Même s'il reconnaît ses erreurs et corrige à plusieurs reprises son propos, Dicey reste fidèle aux stratégies conceptuelles de Tocqueville, et il contribue à les faire passer dans la doctrine savante de son époque.

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