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  • La mythocritique contemporaine au féminin : Dialogue entre théorie et pratique par Metka Zupančič
  • Jodie Barker
Zupančič, Metka, directrice. La mythocritique contemporaine au féminin : Dialogue entre théorie et pratique. Éditions Karthala, 2016. Pp [5]-180. ISBN 978-2-8111-1603-3. 19€ (Papier). 14.99€ (eBook).

La mythocritique contemporaine au féminin : Dialogue entre théorie et pratique, sous la direction de Metka Zupančič, professeure titulaire de français/langues modernes à l’Université d’Alabama à Tuscaloosa, est un véritable dialogue hétéroclite autour du grand thème du mythe et du féminin. Dans l’introduction, Zupančič, qui a publié des monographies sur Claude Simon, Hélène Cixous, et les écrivaines et le mythe, explique que l’œuvre s’ouvre aux questions telles que les dimensions ontologiques des figures mythiques et symboliques, le lien avec la poésie et la prose, et le fruit de l’œuvre mythologique après sa terminaison. Mais au lieu de tracer un seul chemin dans la direction de ce qu’est le mythe, le rôle du féminin dans le mythe, et de répondre aux questions de manière définitive, La mythocritique contemporaine au féminin nous amène à appréhender ce que le mythe devient sous une plume au féminin aux multiples facettes.

Le premier geste du recueil évoque l’idée que les fondements du mythe pourraient être reconstitués lorsque les femmes s’expriment en tant que sujets de leur propre désir. Chaque énoncé de « je » rebâtit le fondement mythocritique en retraçant le féminin dans la tradition mythologique. Le chapitre intitulé « Le Dit d’Ariane ou le ‘deviens qui tu es’ au féminin » de Jacqueline De Clercq est cohérent avec cette pensée en postulant qu’un élément principal de la mythocritique au féminin, et plus précisément par rapport à la figure d’Ariane, est le remembrement. Le remembrement ici comprend un geste actif où l’écrivaine se plonge entre les plis du récit d’origine et puis le déplisse pour dévoiler au grand jour « les contre-plis » où elle inscrit éventuellement sa propre lecture comme le fait De Clercq en remembrant le mythe d’Ariane. Louise Dupré fait écho au geste actif de l’écriture dans son chapitre « Écrire le mythe : déconstruction ou recyclage » et souligne la puissance importante chez les écrivaines de « défricher des territoires où leurs valeurs pourraient se déployer, faire entrer leur réalité dans l’espace symbolique » (45). Un thème comparable apparaît dans le chapitre « Le recours au mythe dans la littérature africaine féminine contemporaine » cependant ici Cheryl Toman relève le fait que les écrivaines africaines d’origine camerounaise remembrent les mythes non seulement pour revendiquer le pouvoir sociétal de la femme mais aussi comme but littéraire, « pour distinguer l’originalité de cette nouvelle littérature féminine africaine » (64).

L’importance de la littérature plutôt que l’histoire comme chemin libérateur de la femme est effectivement manifeste tout au long du recueil, surtout dans le chapitre « La Kahina : genèse et appropriation d’un mythe maghrébin ». Le mythe « multidimensionnel » de la Kahina, expliqué par Kamila Ouhibi Aitsiselmi, illustre que bien que cette reine guerrière de nom et de naissance ambigus ne se trouve pas entre les plis de l’Histoire, elle se révèle dans le domaine littéraire du mythe maghrébin. Ouhibi Aitsiselmi souligne que les écrivaines et écrivains y compris Gisèle Halimi et Kateb Yacine donnent vie au personnage de la Kahina [End Page 196] dans un geste de remembrement et « comme seul modèle capable d’aider les femmes à se libérer définitivement de l’ancien modèle féminin » (132).

Mais La mythocritique contemporaine au féminin ne fait pas seulement remembrer des mythes d’antan. Décelable surtout dans le côté pratique du recueil, l’œuvre signale la force vitale au féminin qui nous est accessible lorsque nous prenons la plume et mettons nos mythes entre nos propres mains. Les r...

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