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  • Routiers et mercenaires pendant la guerre de Cent ans. Hommage à Jonathan Sumption. Actes du colloque de Berbiguières (13-14 septembre 2013) ed. by Guilhem Pépin, Françoise Lainé et Frédéric Boutoulle
  • Xavier Hélary
Pépin, Guilhem, Françoise Lainé et Frédéric Boutoulle (dir.)–Routiers et mercenaires pendant la guerre de Cent ans. Hommage à Jonathan Sumption. Actes du colloque de Berbiguières (13-14 septembre 2013), Bordeaux, Ausonius, 2016, 358 p.

En septembre 2013 s'est tenu au château de Berbiguières, dans le Périgord, un colloque dont les actes sont réunis dans ce recueil judicieusement dédié au propriétaire du château, Jonathan Sumption, juriste et historien britannique, qui a consacré plusieurs forts volumes à une histoire chronologique de la guerre de Cent ans (on peut signaler que les présentations orales données lors du colloque sont également accessibles en ligne). Le colloque réunit des historiens de la guerre aux deux derniers siècles du Moyen Âge, français comme étrangers. Le thème général choisi par les organisateurs, Frédéric Boutoulle et Guilhem Pépin, est celui des hommes de guerre vus sous l'angle de l'argent : celui qu'ils reçoivent pour servir, en dehors du simple service soldé qui devient la norme à partir de la fin du XIIIe siècle ; ou celui qu'ils trouvent en se mettant à leur propre compte. L'avant-propos des organisateurs de la rencontre et l'introduction de J.-P. Genet remettent parfaitement ces questions en contexte.

Très logiquement, trois catégories de combattants ont retenu l'attention des auteurs : les mercenaires à proprement parler, c'est-à-dire les combattants payés pour servir, en dehors de tout lien de fidélité avec leur employeur ; les routiers, combattants rendus à leur liberté après avoir été à la solde des rois de France et d'Angleterre, qui ravagent le royaume de France des années 1360 aux années 1390 ; les Écorcheurs, ces capitaines théoriquement au service de Charles VII mais qui combattent plus ou moins pour leur propre compte avant et après le traité d'Arras (1435), tout en détenant souvent des offices royaux. Une quatrième catégorie n'est traitée que par Françoise Laîné, qui s'intéresse aux hommes d'armes savoyards qui servent Philippe VI de Valois aux termes du traité d'alliance conclu avec le comte de Savoie. Au sein de ces différentes catégories se côtoient nobles et non-nobles, les premiers étant souvent plus visibles. Plusieurs auteurs ont choisi une approche biographique, toujours très éclairante, surtout quand elle s'appuie sur la publication de documents. C'est le cas d'Armand Jamme, qui s'intéresse à Bernard de La Sale, une sorte de spécialiste de la prise de villes par surprise, qui connaît, comme beaucoup d'autres chefs de guerre de son acabit, une nette progression sociale puisqu'il finit au service du pape Grégoire XI (lequel le ménageait). Comme à rebours, Philippe Contamine met en lumière Jean de Blaisy, proche des « Marmousets » parvenus au pouvoir à la majorité de Charles VI en 1388, lié à Philippe de Mézières et finalement tué lors de la « déconfiture » de Nicopolis (1396) : entre 1389 et 1391, ce fidèle serviteur de la royauté est un des hommes chargés de mettre un terme aux déprédations des routiers–une tâche plus que délicate. Deux célèbres capitaines d'Écorcheurs sont étudiés par Loïc Cazaux (Antoine de Chabannes) et Valérie Toureille (Robert de Sarrebruck, auquel elle a consacré son important mémoire d'HDR, publié en 2014 aux Presses universitaires de Rennes). Après André Bossuat, Kelly DeVries retrace la carrière de l'habile Perrinet Gressart, un homme de guerre venu du peuple qui se rendit maître de La [End Page 476] Charité-sur-Loire et de plusieurs places environnantes d'où il ravageait le Berry et menaçait Bourges. À l'automne 1429, il fut l'adversaire de Jeanne d'Arc qui lui prit Saint-Pierre...

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