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© Canadian Review of American Studies/Revue canadienne d’études américaines 31, no. 3, 2001 Greg Mitchell. Tricky Dick and the Pink Lady: Richard Nixon vs. Helen Gahagan Douglas – Sexual Politics and the Red Scare, 1950. New York: Random House, 1998. Pp.136. Examiner en profondeur l’élection sénatoriale de novembre 1950 en Californie, « one of the most significant, notorious, and lamented election contests in [American ] history » (xvi), tel est le but premier de l’auteur Greg Mitchell dans cette fascinante étude thématique et chronologique. Cette élection, rappelons-le, opposait la démocrate Helen Gahagan Douglas, « the first woman who had the ability and the stature, not to mention the beauty, to be a viable presidential candidate – that is, if she won in November 1950 » (xviii), au républicain Richard Nixon. Ce dernier l’emporta par une écrasante pluralité de 680 000 voix, ce qui ouvrit la voie à son inéluctable ascension politique. Auteur de plusieurs ouvrages, dont The Campaign of the Century: Upton Sinclair’s Race for Governor of California and the Birth of Media Politics, et récipiendaire en 1992 du Goldsmith Book Prize de l’Université Harvard, Mitchell entend expliquer la défaite de Douglas et réfuter les récentes affirmations de 1’historien Jonathan Aitken (Nixon: A Life, 1993) selon lesquelles la campagne électorale de Nixon, loin de revêtir un caractère odieux, aurait été menée assez« proprement » . Rédigée à partir d’un large éventail d’enquêtes orales et d’archives, y compris des lettres inédites de Nixon et de son chef de campagne Murray Chotiner découvertes récemment dans la localité de Laguna Niguel (sud de Los Angeles), cette monographie vise aussi de façon plus générale à dépeindre la condition des femmes américaines dans le contexte politique de l’après-guerre. Au sujet de la campagne de Nixon, axée sur le thème de l’anticommunisme, l’auteur souligne qu’elle est menée avec hargne, contrairement à ce que le principal intéressé prétendra par la suite. En fait, l’un des objectifs majeurs du porte-étendard du« Grand Old Party » , loué pour son rôle clé dans la condamnation du célèbre Alger Hiss, est de mettre en relief la position « gauchiste » , voire « subversive » , de son opposante, « the first prominent actor to run for high office » (4). Cela est tout à fait cohérent avec la ligne de pensée de Nixon compte tenu du fait qu’il avait déjà qualifi é son adversaire démocrate de « communiste » pendant la campagne électorale de 1946. Un tel comportement face à Douglas lui paraît d’autant plus approprié que le contexte d’hystérie anticommuniste prévalant aux États-Unis à l’époque, ponctué de divers épisodes (instauration par le président Truman d’un « loyalty program » , fameux discours du sénateur Joseph McCarthy à Wheeling, etc.) et alimenté par une conjoncture internationale menaçante (explosion inopinée d’une première bombe atomique soviétique, avènement de la Chine « rouge » , déclenchement du conflit coréen, etc.), se prête bien à pareille stratégie. En fait foi notamment la défaite de Claude Pepper devant le candidat George Smathers au printemps 1950, lors de la primaire sénatoriale du parti démocrate en Floride, Smathers ayant fréquemment Canadian Review of American Studies 31 (2001) 206 dénoncé l’attitude « pro-communiste » de son rival durant sa corrosive campagne. Or, Douglas, élue pour la première fois à la Chambre des représentants en novembre 1944 et dont les principaux mentors ont pour noms Eleanor Roosevelt et Lyndon B. Johnson, peut à certains égards prêter le flanc à la critique étant donné son opposition virulente à des mesures de sécurité interne telles que le « loyalty program » du gouvernement fédéral, l’« Internal Security Act » ou encore les serments de loyauté, qu’elle dénon- çait comme des mesures minant entre autres la tradition américaine en matière de liberté d’expression et de pensée. Bien sûr, son mariage à l’acteur juif Melvyn Douglas (un ancien disciple du leader socialiste Eugene Debs), sa popularité auprès des milieux syndicaux...

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