Abstract

Résumé:

Trop souvent mal décrites comme étant des œuvres de réalisme social, les films d'Ousmane Sembène accordent une attention particulière à l'impact politique des choix esthétiques. Dans Ceddo (1976), Sembène a très largement recours à des plans zoomés et des travellings en profondeur afin de permettre à ses téléspectateurs d'être en phase avec la relation résolument dialectique qui existe entre une scène donnée et chacun de ses éléments; de manière plus générale, entre ces éléments et le vaste contexte sociohistorique qu'ils cherchent à représenter. Un aperçu des controverses qui animent l'héritage du Troisième cinéma peut permettre de mettre en lumière les éléments esthétiques délaissés de la tradition et situer le style de caméra de Sembène en lien avec la dite tradition. Un retour à un film comme Ceddo fournit non seulement une perspective critique à partir de laquelle les développements récents dans le cinéma mondial et les études des médias postcoloniaux peuvent être évalués. Bien plus, il peut également permettre de réaffirmer de façon authentiquement émancipatoire le fossé qui sépare les représentations cinématographiques du réel imprévisible des changements historiques.

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