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  • Œuvres complètes, IV: Euvres en rime, Troisième partie, Les Jeux by Jean-Antoine de Baïf
  • François Rouget
Jean-Antoine de Baïf, Œuvres complètes, IV: Euvres en rime, Troisième partie, Les Jeux. Édition critique sous la direction de Jean Vignes; Antigone. Édition par Monique Mund-Dopchie; V: Ee Brave. Édition par Malcolm Quainton; L'Eunuque. Édition par Malcolm Quainton et Elizabeth Vinestock; Devis des dieux. Édition par Jean Vignes. (Textes littéraires de la Renaissance, 21 et 22.) Paris: Honoré Champion, 2016. 133 et 596 pp.

Depuis 2002, Jean Vignes et ses collaborateurs œuvrent à l'établissement d'une nouvelle édition critique des Œuvres complètes de Jean-Antoine de Baïf, l'un des principaux poètes français du seizième siècle, qui réunit et fit paraître ses Euvres en rime dans une édition collective, à Paris, chez Lucas Breyer, en 1572–73. À ce jour, cinq volumes ont été publiés qui donnent une bonne idée de l'étendue du répertoire de cet auteur. Les deux volumes, récemment parus, concernent Les Jeux, section consacrée aux pièces dramatiques. Le premier volume présente Antigone, adaptation en moyen français de la pièce de Sophocle. Monique Mund-Dopchie étudie très précisément la dette de Baïf à l'égard de son modèle, la fidélité dont il fait preuve pour restituer l'original de la structure dramatique et l'originalité pour 'traduire' en vers français l'esprit grec tel qu'il est perçu par Baïf. Celui-ci, en effet, ne se contente pas de reproduire sa source; il s'efforce d'imprimer sa marque personnelle en diversifiant les patrons rythmiques et en s'écartant parfois de la lettre de Sophocle. En fait, comme le montre bien Mund-Dopchie, Baïf propose 'une adaptation culturelle de la tragédie de Sophocle' (p. 23). Il prend des libertés à l'égard de la langue pour adapter la tragédie au contexte politique français des années 1570, et les changements opérés sur le texte semblent suggérer que la pièce fut destinée au public de la cour, [End Page 561] pour laquelle la pièce a peut-être été représentée. L'édition de Mund-Dopchie, enrichie de notes, d'un glossaire et d'un index, s'impose par son sérieux et son élégance.

Le second volume, plus copieux, rassemble les deux comédies du Brave et de L'Eunuque, et une œuvre d'inspiration comique, Devis des dieux. Pour Le Brave, on dispose d'une version manuscrite et d'une édition séparée qui fut publiée chez Robert Estienne en 1567. Conformément au principe éditorial qui régit cette nouvelle édition savante, Malcolm Quainton a retenu la version de 1572 mais fournit les variantes antérieures de la pièce. Contrairement aux autres pièces de Baïf, on connaît mieux les circonstances de composition et de représentation du Brave. Dans son Introduction, Quainton les expose en détail. Il rappelle aussi l'originalité de Baïf dans son adaptation du texte-source, le Miles gloriosus de Plaute dans l'édition procurée par Estienne en 1530. Comme pour Antigone, Le Brave a fait l'objet d'un processus de 'naturalisation' (p. 28) afin de transposer l'intrigue et le comique dans le contexte de la cour de Charles IX. Recherche du bon goût et clarté président à cette adaptation en français. Dans L'Eunuque, comédie adaptée de Térence sans doute entre 1560 et 1564, Baïf suit l'édition-source attribuée à Pierre Davantes (Terentius in quem triplex edita est commentatio (Lyon: Macé Bonhomme, 1560)). Quainton et Elizabeth Vinestock montrent ce que Baïf doit à cette édition. Fidèle 'translateur', le poète dramatique intervient cependant pour intensifier certains traits de caractère, des images, et pour amplifier l'expression que le passage du latin au français semblait naturellement produire. Enfin, avec les Devis...

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