Abstract

Les chants de l’escarpolette représentent probablement l’un des répertoires féminins les plus importants du Maghreb. Pourtant, de par le statut (de femmes) de ses créatrices/interprètes, mais aussi à cause de sa langue (vernaculaire), il a été relativement négligé par la recherche avant comme après les indépendances.

Le taḥwîf se retrouve dans les principales villes historiques (Alger, Blida, Tlemcen, Fès, Rabat-Salé, etc.) associé à la pratique de l’escarpolette. Cette dernière est utilisée depuis des siècles lors de rituels magiques, hagiographiques et ludiques.

Les poèmes se présentent généralement comme des quatrains ou quintiles, anonymes, chantés collectivement de manière alternée sans accompagnement instrumental dans un environnement naturel (vergers, cascades, etc.) qui libère les énergies et les émotions des participantes.

Jeu poétique ancien—puisqu’il doit remonter aux 12°–13° siècles—il obéit aux règles de la tradition orale et réserve une grande place à la thématique de la passion amoureuse.

Après avoir connu une désaffection importante—surtout à l’époque de la seconde guerre mondiale—le taḥwîf et les répertoires contigus ou dérivés (comme la buqâla algérienne) sont ‘revisités’ par les écrivains algériens (Mohamed Dib, Kateb Yacine, Assia Djebar) et redécouverts par le jeune public grâce aux media (presse, radio, télévision).

The folk verse sung for swinging very probably constitutes one of the most important female repertoires in the Maghreb. However, on account of the status of its (female) creators/performers, as well as of its vernacular vehicle, it has been almost completely ignored by researchers both before and after independence. The practice of taḥwîf associated with swinging is found in the main historical cities (i.e. Algiers, Blida, Tlemcen, Fez, Rabat-Sale); at the same time, it has long been used during rituals of either a magical or of a hagiographical nature.

The poems usually take the form of four- or five-line stanzas; they are anonymous, sung collectively (in alternation) with no musical accompaniment; the setting is natural—such as an orchard, a place near a waterfall, and so on—and liable to release the participants’ energy and emotion. As they belong to an ancient poetical game (probably dating from the 12th–13th C.), these songs comply with the rules of oral tradition; their favourite theme remains passionate love.

After a period of great disinterest—mostly at the time of World War II—the taḥwîf and other contiguous or derived corpuses (e.g.: the Algerian buqāla) are now attracting the attention of Algerian writers, such as Mohammed Dib, Kateb Yacine and Assia Djebar, while the mass media (radio, television, newspapers) contribute to their rediscovery by the younger public.

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