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  • Les 100 ans du prix d'Europe. Le soutien de l'État à la musique de Lomer Gouin à la Révolution tranquille ed. by Mireille Barrière
  • Linda Muzzin
Les 100 ans du prix d'Europe. Le soutien de l'État à la musique de Lomer Gouin à la Révolution tranquille, s. la dir. de Mireille Barrière avec la coll. de Claudine Caron et Fernande Roy, Québec, Presses de l'Université Laval, coll. Chaire Fernand-Dumont sur la culture, 2012, viii– 165 p.

En 2011, un colloque était organisé à l'Université du Québec à Montréal afin de souligner les cent ans de la création du prix d'Europe. L'événement rassembla treize conférencières et conférenciers de disciplines et d'institutions diverses. De ce nombre, sept ont poursuivi l'aventure en prenant part aux actes du colloque publiés l'année suivante dans la collection Chaire Fernand-Dumont sur la culture des Presses de l'Université [End Page 407] Laval. Le projet fut porté par la musicologue et chercheuse indépendante Mireille Barrière, avec la collaboration de Claudine Caron, musicologue, et Fernande Roy, historienne.

Le collectif pluridisciplinaire Les 100 ans du prix d'Europe. Le soutien de l'État à la musique de Lomer Gouin à la Révolution tranquille réalise une rétrospective du rôle de l'État dans le développement de l'art musical et des principaux enjeux liés à la création, puis au maintien du prix d'Europe. Néanmoins, comme le raconte Barrière dans la Présentation et le premier article du recueil, l'histoire commence bien avant l'arrivée au pouvoir de Gouin, et se poursuit au-delà de la Révolution tranquille, comme le témoignent les textes de Fernande Roy, Ariane Couture et Pierre Issalys. Tout au long du livre, les auteurs portent un regard croisé sur l'histoire du prix d'Europe qui côtoie, page après page, l'histoire des politiques publiques québécoises en matière de musique. L'illustration de la page couverture montre d'ailleurs un fondu entre le portrait de Lomer Gouin et un extrait de la partition de la chanson Ô Canada ! mon pays, mes amours.

Le livre s'ouvre sur un texte de Mireille Barrière qui suit pas à pas les négociations politiques ayant mené aux premiers organismes culturels subventionnés par l'État. Les années 1872 à 1911, soit celles qui précèdent le concours, sont en effet essentielles à la compréhension des enjeux politiques liés à l'usage de fonds publics pour la culture. Une fois établi grâce au député Joseph-Octave Mousseau de l'administration Gouin, le prix d'Europe devient « le premier jalon d'un interventionnisme d'État dans le financement des activités culturelles ». Tandis que d'autres initiatives de bourses à l'étranger s'apprêtent à émerger, ce premier texte s'arrête subitement en 1920, soit après l'arrivée d'Athanase David au secrétariat de la province et la démission du premier ministre Gouin. La suite de l'histoire est donnée trois articles plus loin, sous la plume de Marie-Thérèse Lefebvre. Dans « L'aide gouvernementale pour la formation de musiciens québécois à l'étranger entre 1920–1960. Prix d'Europe, bourses d'Europe et autres bourses », l'auteure situe les bourses de perfectionnement à l'étranger dans le champ plus vaste des politiques culturelles au Québec. Les Comptes publics ont été compulsés avec soin et offrent quantité d'information permettant de vérifier l'impact des « transformations de portefeuilles ministériels » et des « transferts budgétaires » sur la formation supérieure des musiciens. En mettant en contraste le prix d'Europe avec les autres bourses, l'auteure dresse un portrait général des récipiendaires selon la discipline et le lieu d'étude.

Les gagnantes et les gagnants du prix d'Europe sont au cœur de trois autres textes de l'ouvrage. Avec Fernande Roy, le lecteur entre en contact avec le concours lui-même, ses règlements, le processus de candidature, les critères de sélections...

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