Abstract

Résumé:

Si la mémoire de la Fronde (1648–53) n'a pas fait l'objet d'une étude systématique, la critique s'est néanmoins beaucoup intéressée à la représentation de la guerre civile dans les Mémoires authentiques, écrits pour la plupart dans les premières décennies du règne de Louis XIV. Cet article se propose au contraire d'en étudier la représentation dans le genre des Mémoires apocryphes en vogue dans la seconde moitié du règne, en se penchant sur deux œuvres de Courtilz de Sandras (1644–1712): les Mémoires de Mr. L. C. D. R. (1687)et les Mémoires de Mr. d'Artagnan (1700). Ceux-ci permettent d'analyser la réception et la réécriture d'un premier ensemble de textes suscités par la Fronde. En abordant ces pseudo-Mémoires sous l'angle de l'imitation et du pastiche, on verra qu'ils font revivre une riche bibliothèque satirique où figurent, à côté des Mémoires authentiques, nombre de mazarinades et de romans historiques. La charge idéologique de cet intertexte conduira alors à s'interroger sur les fonctions du pastiche chez Courtilz de Sandras: on étudiera comment la réécriture pastichante de discours hétérogènes sur la Fronde sert moins ici une optique idéologique qu'une mise à distance ludique de l'histoire, promouvant des modes d'analyse critique du passé.

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