Abstract

Although the percentage of foreigners among the homeless has risen sharply in the space of ten years, the specific characteristics of this population remain under-researched. This article analyses the social and housing trajectories of migrants and their descendants with no personal dwelling. How do they differ from their counterparts born in France? What specific position do immigrants hold in the temporary accommodation sector and what are the key differences within this group? The results of the French Homeless Survey (Enquête Sans-Domicile) conducted by INSEE and INED in 2012 show that migrants, descendants of migrants, and people from the "majority" population have distinct profiles, and that they do not have equal access to accommodation provided by assistance organizations. Owing to the presence of women and children among them, migrants are generally not left in the street, but they are often sent to emergency shelters where they are less likely to move on to permanent housing. Moreover, the unequal economic, cultural and social capital of the members of this group gives rise to differentials in access to accommodation and in their ability to exercise their rights.

Alors qu'en dix ans la part des étrangers a fortement augmenté parmi les sans-domicile, les spécificités de cette population restent peu étudiées. Cet article propose d'analyser les trajectoires sociorésidentielles des personnes issues de l'immigration confrontées à la privation de logement personnel. En quoi diffèrent-elles de celles des sans-domicile nés en France ? Quelle place spécifique les immigrés occupent-ils dans le monde de l'hébergement et quelles sont les lignes de fracture au sein de cette population ? Les résultats de l'enquête Sans-Domicile menée par l'Insee et l'Ined en 2012 montrent que les migrants, les descendants d'immigrés et les personnes de la population dite « majoritaire » ont des profils distincts, et qu'en matière d'hébergement institutionnel, ils ne sont pas logés à la même enseigne. En raison de la présence de femmes et d'enfants, les migrants ne sont généralement pas laissés à la rue, mais ils sont souvent relégués dans les dispositifs d'urgence, moins favorables à l'insertion. Par ailleurs, ils disposent de ressources économiques, culturelles et relationnelles hétérogènes qui les conduisent à des prises en charge et à un recours au droit différenciés.

Aunque en los últimos diez años la presencia de extranjeros entre las personas sin domicilio ha aumentado fuertemente, las características de esta población han sido poco estudiadas. Este artículo se propone analizar las trayectorias socio-residenciales de las persones de origen inmigrante confrontadas a la privación de domicilio propio ¿En qué difieren de las personas sin domicilio nacidas en Francia? ¿Qué posición específica ocupan los inmigrantes en el mundo del alojamiento y cuáles son las líneas de fractura en el seno de esta población? Los resultados de la encuesta Sin-Domicilio realizada por el Insee y el Ined en 2012 muestran que los inmigrantes, los descendientes de inmigrantes y la población llamada "mayoritaria" tienen perfiles distintos, y que en materia de alojamiento institucional no son tratados de la misma manera. A los inmigrantes, en razón de la presencia de mujeres y de niños, no se les deja en la calle, pero frecuentemente son relegados en los servicios de emergencia, menos favorables a la inserción. Por otra parte, disponen de recursos económicos, culturales y relacionales heterogéneos que conducen a una atención y a un recurso al derecho diferenciados.

pdf

Share