Abstract

Si Trouillot s’inscrit dans la « généalogie littéraire » des « démiurges » de Port-au-Prince (Westphal), il se distingue néanmoins par la complexité du portrait qu’il fait de la ville : ses représentations urbaines ne reflètent pas seulement la ville physique mais dévoilent les dynamiques sociales qui la mettent en péril. La multifocalisation de ses romans sur l’espace urbain fait ressortir la dimension humaine de l’urbanité. Trois villes apparaissent dans ses romans : premièrement, une ville visible, celle de la carte des élites cristallisant un espace-temps figé et un ordre hiérarchique exclusif. Deuxièmement, une ville invisible qui menace sourdement la première en dissolvant les frontières physiques et ontologiques tracées par les forces conservatrices. Enfin, une ville imaginée, propositions d’un vivre ensemble que ses personnages habituellement sans voix forgent à l’aide des arts mimétiques.

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