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  • Nouvelles recherches en domaine occitan: Approches interdisciplinaires. Colloque de l’Association internationale d’études occitanes, Albi, 11 & 12 juin 2009 ed. by Wendy Pfeffer and Jean Thomas
  • Jean-François Courouau
Wendy Pfeffer and Jean Thomas, eds. Nouvelles recherches en domaine occitan: Approches interdisciplinaires. Colloque de l’Association internationale d’études occitanes, Albi, 11 & 12 juin 2009. Publications de l’Association internationale d’études occitanes 10. Turnhout: Brepols, 2015. 354 pp. 978-2-503-56514-9. €69

Brillamment organisé en 2009 à Albi par Xavier Bach et quelques-uns de ses dynamiques confrères et consœurs, ce colloque jeunes chercheurs en domaine occitan avait été une réussite. Les actes qui en sont issus viennent de paraître, préparés par Jean Thomas, remis en forme et définitivement rendus aptes à la publication par Wendy Pfeffer. Il faut porter au crédit des organisateurs d’avoir sollicité en ouverture à leurs travaux deux chercheurs chevronnés, chacun éminemment reconnu dans sa discipline, l’historien Philippe Martel et le linguiste Jean-Pierre Chambon. À l’attention des historiens—pas spécialement des plus jeunes—, Philippe Martel souligne l’opposition qu’on rencontre en France entre une histoire académique qui reste bien souvent sourde aux faits linguistiques et définit ses objets d’étude en fonction de critères nationaux et, en face, une histoire militante élaborée en miroir par des érudits qui sont d’abord occitanistes avant d’être historiens (“Deux ou trois choses sur les études d’histoire occitane” 15–25). Jean-Pierre Chambon lui emboîte opportunément le pas en mettant en garde contre le danger de dénivellement, pointé par Robert Lafont il y a de nombreuses années, auquel sont exposées les études occitanes (“Quelques réflexions sur l’état présent des études occitanes [textes, dictionnaires, grammaires]” 27–37). Celles-ci, rappelle Jean-Pierre Chambon, ne constituent pas une discipline en elle-même mais bel et bien un champ dans lequel des chercheurs déploient une activité qui relève de disciplines scientifiques établies. Le chercheur se doit d’appréhender son objet en tenant compte de l’état de la recherche et des avancées non seulement de sa propre discipline mais aussi des disciplines connexes. Il doit disposer pour cela de modèles (l’excellence de l’ecdotique médiévistique en fournit un, par exemple, aux éditeurs de textes modernes et contemporains). Mettant en garde contre les [End Page 56] dangers de l’amateurisme et appelant de ses vœux la constitution d’un Guide pratique et critique des études occitanes, Jean-Pierre Chambon rejoint également Philippe Martel en affirmant la nécessité d’une approche qui se doit, si elle veut servir sa discipline et le champ des études occitanes, d’éviter tout cloisonnement disciplinaire en s’ouvrant au contraire aux apports extérieurs. Ces pages de propédeutique méthodologique devraient constituer une lecture obligatoire de tout (jeune? pas seulement) chercheur s’engageant dans la voie des études occitanes.

Le volume d’actes rassemble 23 contributions, harmonieusement réparties entre des ensembles disciplinaires qui reflètent la diversité des orientations des travaux menés au sein de l’Association internationale d’études occitanes.

Dans le champ des études médiévales, traditionnellement dynamique au sein des études occitanes, six contributions rendent compte de la vitalité de la recherche actuelle. Laurent Alibert s’intéresse au motif du roi blessé dans Jaufré (“Enrasigament meravilhós e re-escritura critica: lo rei trucat dins Jaufré” 41–51), et il convoque pour cela le conte gallois Kulhwch ac Olwen et, bien entendu, la matière arthurienne de langue d’oïl, ce qui l’amène à formuler de stimulantes hypothèses sur la datation du roman occitan. Marjolaine Raguin étudie les représentations associées aux notions d’hérésie et d’héritage dans la Chanson de la Croisade albigeoise. Se fondant sur une analyse serrée des deux parties du texte et sur une connaissance aiguë des contextes historiques, juridiques et théologiques liés au conflit, elle fait apparaître la position paradoxale de l’Anonyme de la seconde partie qui associe résistance...

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