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  • Les républicains et la guerre de 1870-1871 dir. par Claude Latta et Gérard Gâcon, and: La République en Touraine et la Commune de Paris (1870-1873) par Julien Papp
  • Claire Fredj
Claude LATTA et Gérard GÂCON (dir.). – Les républicains et la guerre de 1870-1871, Lyon, Jacques André Éditeur, 2014, 255 pages.
Julien PAPP. – La République en Touraine et la Commune de Paris (1870-1873), Saint-Jean-des-Mauvrets, Le Petit Pavé, 2015, 259 pages.

Deux ouvrages récents s’intéressent aux républicains durant l’« année terrible » 1870-1871. Le premier, dirigé par Claude Latta et Gérard Gâcon, est issu d’un colloque tenu en septembre 2013. Aux niveaux national et local, des groupements, des individus, des institutions, des questions de mémoire sont abordés par des contributions consacrées à un conflit qui, s’il a pu inspirer la littérature et la poésie (Gérard Gâcon, Marie-Claude Mioche), sans être complètement oublié de l’historiographie – en témoignent les ouvrages de Stéphane Audoin-Rouzeau ou de Bertrand Taithe parus il y a quelques années 1 –, demeure moins étudié que d’autres, si ce n’est aujourd’hui dans l’une de ses suites les plus dramatiques, la Commune de Paris (Didier Nourrisson).

Les soubassements philosophiques des idées républicaines autour de 1870 sont évoqués par Bruno Antonini. Le propos d’Éric Anceau est centré sur l’attitude des quelques députés républicains du Corps législatif de 1869 qui, quasiment tous modérés, votent les crédits de guerre et qui, alors que le républicanisme progresse à partir d’août 1870 et surtout du 4 septembre, tentent de s’affirmer comme recours contre les conservateurs mais aussi contre les « rouges ». Ces députés ont été élus sous l’Empire avant tout par les villes. Gérard-Michel Thermeau donne un aperçu de ce terreau à Saint-Étienne, « citadelle républicaine dans un département conservateur », depuis 1865. Divisé entre des modérés et des radicaux qui nouent des liens avec une extrême gauche composée de militants ouvriers socialistes, le parti est dirigé par des notables, une configuration qui, dans la question cruciale des relations avec l’extrême gauche, permet d’éloigner de cette ville stratégique le spectre de l’anarchie. La presse républicaine qui contribue, avec les cercles et les loges, à structurer le parti, est abordée par Jean Lorcin à travers L’Éclaireur, quotidien républicain stéphanois né le 1er janvier 1869 et dont l’importance du lectorat témoigne de la vigueur du mouvement. D’abord opposé à la guerre, le thème de la « patrie en danger » devient central dans ses colonnes lorsque le conflit devient républicain. Faisant aussi campagne pour l’autonomie communale et la décentralisation, il accueille avec enthousiasme le projet d’une Ligue du Midi, fédération de communes autonomes, tout en se méfiant de l’avènement de la Commune de Paris dont les excès sont dénoncés. [End Page 150]

La guerre elle-même est traitée par deux études : l’une sur la Garde nationale, réactivée dans les départements, dont l’effectif ne cesse d’augmenter mais dont Pascal Chambon souligne le manque de préparation militaire et d’équipement. Pierre Lévêque, pour sa part, s’intéresse à l’action de Garibaldi qui, arrivé en octobre 1870 en France avec quelques centaines de volontaires, avant tout italiens, se voit attribuer le commandement des compagnies franches dont l’ardeur antiprussienne va être particulièrement sensible en Bourgogne. Apôtre de la fraternité des peuples et de la République universelle pour les démocrates, ennemi du pape et de la religion pour les catholiques, aventurier et révolutionnaire pour les conservateurs et les républicains modérés, Garibaldi est alors un personnage controversé dont les différentes facettes reflètent jusqu’à l’entre-deux-guerres les « passions françaises » qui traversent le champ politique et le camp républicain. Jean-Michel Steiner...

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