Abstract

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This article analyses the social profile of the French army recruits in East Africa during the colonial period. The analysis uses a sample of over 1 311 individual records of soldiers who had all voluntarily enlisted, unlike soldiers in other parts of the French Empire. The statistical study was supplemented with a field investigation in order to reconstruct individual life courses. A cross study of the statistical and personal data shows the regional migrations and the reasons for these voluntary enlistments. Voluntary service illustrates not only the social actor’s agency, but also the weight of ecological, social and political hazards in this part of Africa, as well as the role of identity factors.

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Dans le domaine du recrutement des supplétifs coloniaux dans les armées européennes, la France se distingua des autres puissances par la mise en place d’une conscription souvent durement ressentie par les populations africaines, mais dont la représentation occulte les engagements volontaires dans certaines parties de l’Empire. Ces engagements librement consentis illustrent l’autonomie des acteurs sociaux et leur capacité à prendre des initiatives dans un contexte de domination coloniale. En Côte française des Somalis, aujourd’hui République de Djibouti, où la conscription ne fut pas instaurée, plus de 7 000 volontaires furent engagés dans les rangs de l’armée française avant l’indépendance acquise en 1977. Cet engouement apparent pour le métier des armes fut à l’origine de la construction d’un mythe, celui des « races guerrières », partagé par tous les recruteurs européens. L’analyse d’un panel de 1 311 livrets individuels d’hommes de troupe, complétée par une enquête de terrain, permet de révéler le poids des contraintes écologiques et sociales, la part des stimuli culturels et le rôle des représentations identitaires qui ont motivé le choix de servir sous l’uniforme colonial.

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