In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Regenerations. Canadian Women’s Writing/Régénérations. Écriture des femmes au Canada ed. by Marie Carrière and Patricia Demers
  • Chantal Maillé
Regenerations. Canadian Women’s Writing/Régénérations. Écriture des femmes au Canada, s. la dir. de Marie Carrière et Patricia Demers, Edmonton, University of Alberta Press, 2014, x- 392 p. 39,95$

L’influence du virage numérique sur la recherche n’est pas qu’un thème abstrait. Une conférence organisée par le Collaboratoire scientifique des écrits du Canada (CSÉC) est à l’origine de cet ouvrage bilingue qui illustre l’impact des nouvelles technologies sur la diffusion de la recherche sur l’écriture des femmes au Canada. Le propos invite à une relecture de l’histoire littéraire canadienne par l’exploration des nouvelles formes de collaboration et de recherche numériques et du point de vue de la recherche féministe. Dans la partie « Au fil de la narration… », Nicole Brossard écrit que les nouveaux espaces virtuels viennent reconfigurer la mémoire, alors que pour Caroline Bergvall, Erin Moure et al., l’existence de plates-formes numériques génère des formes inédites de collaboration et permet de mettre en réseau des communautés de femmes qui pratiquent l’écriture. Dean Irvine décrit le projet des Éditions du modernisme au Canada, une maison d’édition qui produit des éditions numériques, contribuant ainsi à la mise sur pied d’une agora numérique, un projet qui ébranle l’appropriation capitaliste et genrée du travail de production. Chantal Savoie et Julie Roy présentent leur projet sur l’écriture des femmes dans la presse périodique québécoise du XIXe siècle. Elles élaborent sur la complexité de l’exercice qui consiste à analyser des concepts comme celui de posture à l’aide du langage informatique.

Dans la partie « Back to the Future », Rosemary Sullivan réfléchit aux implications d’une culture basée sur le don plutôt que sur la propriété privée pour la diffusion de la culture et des livres, des œuvres d’art essentielles à l’expérience humaine collective qui ne correspondent pas à la logique du marché. Marie Carrière montre comment l’écriture des femmes [End Page 121] des quarante dernières années est traversée par des épistémologies féministes. Cette dernière voit dans le CSÉC une structure pour mettre en valeur l’histoire de l’écriture des femmes au Québec et au Canada français. Pour Lindsey McMaster, les œuvres de fiction canadiennes-anglaises féminines du XIXe siècle ont participé à la création d’une tradition littéraire dans laquelle la conquête britannique de la Nouvelle-France est la source d’un ensemble de constructions gothiques et où se reflètent les conflits culturels et les héritages coloniaux traumatiques. Cinda Gault propose de nouvelles interprétations de l’œuvre de Margaret Laurence, un exercice rendu possible par le développement des perspectives féministe, postmoderne et postcoloniale.

La partie suivante de l’ouvrage porte sur les contextes minoritaires et aborde trois thématiques : les réalités franco-canadiennes, l’étude d’œuvres non publiées et le cinéma féministe interculturel expérimental. Selon Lucie Hotte, il importe d’examiner la situation particulière des corpus littéraires marginalisés comme celui des écrivaines franco-ontariennes, afin de déterminer si cette littérature offre aux femmes un plus grand accès au monde des lettres ou si elle concourt à les exclure davantage. Mary McDonald-Rissanen montre à travers vingt manuscrits non publiés de femmes de l’Île-du-Prince-Édouard l’interrelation entre le foyer et la communauté dans la période de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Gary Kelly dénonce ce qu’il appelle le scandale de la littérature canadienne qui consiste à ne pas étudier ce que la majorité de la population canadienne lit et écrit, et s’intéresse à une œuvre non publiée pour démontrer que la fabrication des littératures nationales se fait...

pdf

Share