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  • L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, histoire d’un établissement hospitalier dir. by Bernard Dompnier
  • Claire Garnier
L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, histoire d’un établissement hospitalier Bernard Dompnier (dir.) Clermont-Ferrand: Presses universitaires Blaise Pascal, 2015, 240 p., €35

Volume collectif issu d’un partenariat entre la direction des hôpitaux de la ville de Clermont-Ferrand et le Centre Histoire des Espaces et des Cultures de l’Université Blaise Pascal, cette histoire de l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand se veut un ouvrage à vocation scientifique autant que patrimonial. Comme le précise Bernard Dompnier en introduction, le projet a été lancé conjointement par des chercheurs, la direction et le personnel de l’établissement, alors que les portes de l’Hôtel-Dieu, ouvertes depuis le 18e siècle, s’apprêtaient à fermer au profit de l’ouverture d’un établissement neuf et plus fonctionnel. C’est ainsi une volonté de mémoire qui est à l’origine de ce livre doté de nombreuses illustrations, tableaux, cartes et graphiques issus du travail de recherche de documents d’archives, mais aussi de photographies de l’hôpital et de la ville. Le tout forme un beau livre de 240 pages, destiné à un large public. Divisé en cinq chapitres chronologiques, l’ouvrage propose au lecteur une histoire du soin à Clermont-Ferrand à travers le prisme de cet établissement emblématique qu’est l’Hôtel-Dieu. Les auteurs se sont astreints à l’exploration de thèmes communs: l’architecture et les bâtiments, l’activité de l’Hôtel-Dieu, et les relations entre l’établissement et la ville.

La première partie consacréeà la période médiévale aurait pu ne rester qu’introductive. Pourtant, en explorant le paysage charitable et soignant de la région avant la fondation du premier Hôtel-Dieu de la ville (7e siècle), puis le réseau d’hôpitaux et de léproseries auvergnat, ce chapitre permet de situer la ville de Clermont dans son territoire. De plus, les débats qui animent la création d’hôpitaux successifs dans la ville sont l’occasion de souligner les relations entre les édiles laïques et les représentants de l’Église dans la mise sur pied de telles structures d’assistance et de charité.

Les trois chapitres suivants constituent le cœur de l’ouvrage. Ils explorent la période durant laquelle l’Hôtel-Dieu, construit en 1773, devient le principal établissement soignant de la ville, jusqu’au milieu du 20e siècle. Le nombre croissant de sources disponibles permet de reconstituer la sociologie du public reçu à l’hôpital, illustrant autant la dimension rurale de la région que sa progressive industrialisation avec [End Page 561] la présence d’ouvriers. Le portrait du personnel soignant, notamment laïc, se précise. On esquisse alors la dimension ouvrière du travail hospitalier au début du 20e siècle, avec ce qu’il comporte de précarité, de discipline et de revendications collectives embryonnaires. La création d’écoles de formation pour compléter l’école de médecine et de pharmacie (1841), comme l’école de sage-femme (1892) et l’école d’infirmières (1937), apparaît alors comme une réponse à la mobilité de ce personnel. Elle souligne aussi les relations hiérarchiques entre laïcs et religieuses, ces dernières demeurant à la tête de l’école d’infirmière jusqu’à leur départ en 1968. Parmi les sources reproduites, on retiendra « Les 12 commandements de l’élève infirmière » qui montre avec humour que les relations hiérarchiques entre infirmières, religieuses et médecins n’évoluent guère malgré la professionnalisation du métier.

La modernisation des pratiques et des lieux est ensuite abordée par l’étude de la construction des nouveaux bâtiments et l’implantation de nouveaux services de soins. La multiplication des bâtiments adjoints à l’Hôtel-Dieu, puis les travaux de rénovation opérés dans la seconde moitié du 20e siècle rendent la lecture de cette évolution plus complexe. Les bouleversements...

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