Abstract

While scholarship on Africa at the end of empire has tended to focus on the evolution of notions of citizenship and demands for national political inclusion in the years following the end of the Second World War, the vibrancy and widespread influence of the Christian churches in France’s African territories, particularly in Cameroon, demonstrates that Africans also expressed solidarities with communities both above and below the nation-state. The history of political anti-colonialism and syndicalism in Africa has heretofore neglected the contributions of religion to national meaning making in the last decades of colonial rule, and its secular focus has failed to perceive how religion mediated the costs and benefits of political modernity and national sovereignty, critically underpinning much cultural life that gave shape to various kinds of mass politics at the end of empire. This article demonstrates how African women in the Catholic and Protestant Churches in Cameroon presented an image of social and cultural continuity in the midst of political and economic disruption and articulated an alternative platform of human rights and national liberation from that of the anti-colonial political parties. In doing so, devout African women in laity and in consecrated orders inserted themselves into the revolutionary aspect of nationalism by promoting a conservative vision of pious, educated society that would ensure social and moral progress, not only political liberty.

Abstract

Alors que la littérature scientifique relative à l’Afrique à la fin de l’Empire a tendance à se concentrer sur l’évolution des notions de citoyenneté et des revendications d’inclusion politique nationale dans les années d’après-guerre, le dynamisme et la large influence des Églises chrétiennes dans les territoires africains de la France, surtout au Cameroun, démontrent que les Africains ont aussi exprimé des solidarités avec des communautés situées tant au-dessus qu’au-dessous de l’État-nation. L’histoire du syndicalisme et de l’anticolonialisme politique en Afrique a jusqu’ici négligé les apports de la religion à la fabrication du sens national dans les dernières décennies de l’ère coloniale, et son point de vue a-religieux a échoué à percevoir la façon dont la religion a servi de médiation entre les coûts et les opportunités de la modernité politique et de la souveraineté nationale, sous-tendant de façon cruciale une vie culturelle foisonnante qui donna forme à différentes politiques de masse à la fin de l’Empire. Cet article démontre comment les Africaines au sein des Églises catholique et protestantes au Cameroun ont offert l’image d’une continuité sociale et culturelle dans une période de troubles économiques et politiques, et ont rendu lisible une plate-forme alternative d’expression des droits de l’Homme et de la libération nationale fondée sur celle des partis politiques anticolonialistes. Ce faisant, des Africaines pratiquantes, laïques ou consacrées, ont trouvé leur place dans le cours révolutionnaire du nationalisme en prônant la vision conservatrice d’une société éduquée et pieuse, garante de progrès moral et social, et de décolonisation spirituelle en plus de liberté politique.

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