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Reviewed by:
  • Discours rapporté, genre(s) et médias ed. by Françoise Sullet-Nylander, et al.
  • Geneviève Salvan
Discours rapporté, genre(s) et médias. Sous la direction de Françoise Sullet-Nylander, Malin Roitman, Juan-Manuel López-Muñoz, Sophie Marnette et Laurence Rosier. Stockholm: Romanica Stockholmiensia, 2014. 245 pp.

Cet ouvrage regroupe quinze articles issus de contributions présentées au colloque ‘Rapporter et être rapporté(e): une affaire de genre?’ organisé en juin 2012 par l’Université de Stockholm et le groupe de recherche Ci-Dit. La problématique de l’ouvrage reprend un des axes thématiques qui articulait discours rapporté, genre et corpus médiatiques. On gageait que le discours rapporté (DR) serait un bon observatoire des subjectivités féminine et masculine dans ces corpus. Le volume s’ouvre sur le texte d’Anne-Marie Houdebine, issu de sa conférence plénière sur la différenciation sexuelle et sexuée en linguistique et en sémiologie. Retraversant la question linguistique et sociale de la sexuation (gender), l’auteure montre comment la langue et les systèmes de signes de la vie sociale véhiculent des représentations sexistes et renvoie chaque locuteur à une nécessaire éthique de la parole pour reconfigurer les mentalités. Les articles suivants adoptent une perspective d’analyse du discours pour appréhender les rapports entre DR et genres, en articulant les deux acceptions de genre (discursif/textuel et construction sociale de la différence sexuée), à l’exception des articles de Dóris Cunha (sur le fonctionnement des commentaires des lecteurs sur les sites du web) et de Danièle Torck (sur les effets interprétatifs des choix orthotypographiques du terme ‘indignés’ dans Le Monde) qui se concentrent sur le genre discursif. Les études portent sur le genre sexué de la personne citée (être rapporté(e)), plus qu’à celui de la personne qui rapporte les propos (rapporter). Les corpus étudiés sont variés: dialogues de cinéma (Elzbieta Biardzka, sur le paramètre sexué dans l’humour conversationnel); débats politiques de l’entre-deux-tours entre locuteurs de sexes différents (Domitille Caillat, Arnaud Richard et Marion Sandré); presse écrite (Émilie Devriendt sur la représentation des hommes et femmes politiques à travers la manière dont leurs propos sont rapportés par les journalistes après les débats télévisés, Kjersti Fløttum sur la représentation médiatique des voix participant au débat sur le changement climatique, et Alain Rabatel sur le traitement genré de la parole politique rapportée dans la rubrique ‘Désintox’ de Libération); dépêches d’agence de presse (Mairi McLaughlin sur l’influence du genre sexué sur les stratégies citationnelles des journalistes); discours économique (Florence Magnot-Ogilvy sur la représentation de la parole féminine dans la chronique économique, genre exclusivement masculin au dix-huitième siècle); presse en ligne (Nadine Lucas, sur la citation marquée en genre en anglais); petites annonces (Céline Isnel et Élodie Vargas, sur les représentations de soi); discours progressistes et féministes tunisiens (Mariem Guellouz, sur l’utilisation argumentative de la citation coranique) ou inversement sexistes (Béatrice Fracchiolla, sur la campagne de suppression de la case ‘Mademoiselle’ dans les formulaires administratifs). Les analyses, informées et stimulantes, pour certaines confrontant approches quantitative et qualitative, découvrent un champ d’études pour interroger les rapports hommes/femmes du point de vue linguistique et discursif. Se recommandent particulièrement à la lecture les contributions qui prennent le parti de confronter précisément, pour en nuancer le rôle, le critère de genre sexué à d’autres paramètres selon les contextes et les genres textuels/discursifs, et celles qui interrogent la notion de pertinence du genre sexué selon ces contextes, en envisageant par exemple son éventuelle neutralisation. [End Page 307]

Geneviève Salvan
Université Nice Sophia Antipolis
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