Abstract

Popular representations of the employment conditions of professional footballers in England before the 1970s are normally summarised by a collection of interchangeable phrases: ‘slaves’, ‘serfs’ ‘servants’ and ‘bonded men’. Commonly contrasted with the relative freedom of ‘normal’ industrial workers, and with football’s post-1960, and more particularly post-Bosman, eras, the ‘good old bad old days’ of the maximum wage and the retain-and-transfer have rarely been subjected to detailed scholarly analysis. Focusing on the four decades prior to the abolition of the maximum wage in 1961, this paper draws on the archives of the Football League, clubs, the football players’ union and the records of the Ministry of Labour to argue that the employment conditions of professional footballers were more complex, and the treatment of football employees more varied, than is normally recognised. By looking beyond the straightforward club-player relationship, and recognising that football’s employment and labour market was in fact the outcome of a range of interconnections between the employers’ association, the national federation, the employer, the trade union and the ‘dressing room’ workforce, it seeks to propose new understandings of how footballers were actually treated ‘on the ground’. At its most extreme, football employment could indeed be equated with ‘slavery’ and ‘feudalism’; but regulations which were restrictive on paper could be interpreted in ways which allowed greater freedoms and rewards in practice.

Abstract

Les représentations populaires des conditions d’emploi des footballeurs professionnels en Angleterre avant les années 1970 sont habituellement résumées par une série de phrases interchangeables : « esclaves », « serfs », « domestiques » et « travailleurs contraints ». Les lectures nostalgiques ou misérabilistes, opposant souvent l’ancien système du salaire maximal et de la retenue-et-transfert à la relative liberté des ouvriers « normaux » de l’industrie, et du football après 1961, surtout après l’arrêt Bosman, se sont rarement fondées sur des analyses scientifiques précises.

Consacré aux quatre décennies qui précèdent l’abolition du salaire maximal en 1961, cet article s’appuie sur les archives de la Ligue de football, des clubs, du syndicat des joueurs professionnels et celles du ministère du Travail, pour montrer que les conditions d’emploi des foot-balleurs étaient plus complexes et que le traitement des employés était plus varié qu’on ne l’admet en général. En regardant au-delà de la relation directe club-joueur et en reconnaissant que le marché de l’emploi du football et ses conditions d’emploi étaient en réalité le résultat d’un ensemble d’interactions entre l’association patronale, la fédération nationale, l’employeur, le syndicat et la main-d’œuvre du « vestiaire », il cherche à proposer de nouvelles interprétations de la façon dont les joueurs de football était réellement traités « sur le terrain ». Dans le pire des cas, on pouvait assimiler les conditions d’emploi des joueurs à de l’« esclavage » et à du « féodalisme » ; mais les réglementations, restrictives sur le papier, étaient souvent interprétées de façon telle qu’elles permettaient, en pratique, des libertés et des récompenses plus grandes.

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