Abstract

En droit de la famille suédois, on présume fortement qu’il vaut mieux opter pour la garde partagée et la coopération parentale après la séparation ou le divorce, et cela crée, comme dans bien d’autres juridictions, des problèmes pour les mères qui tentent de se protéger, elles et leurs enfants, contre des pères violents. Toutefois, les changements législatifs apportés au cours de la dernière décennie ont affaibli la présomption selon laquelle les procédures conduisent normalement à la garde partagée et à des contacts étroits avec des pères violents. Dans le présent article, l’auteure montre comment le discours sur les droits des pères est mis de l’avant depuis 2006 dans les processus de réforme législative en Suède pour les questions de garde d’enfant et autres, et comment ce discours est influencé par la réforme, surtout en ce qui concerne la violence des pères contre les mères. Son analyse situe cette violence dans le contexte de l’égalité des genres en Suède et elle définit comme cadre analytique quatre domaines du droit et de la politique concernant la violence des pères contre les mères, afin de comprendre la dynamique des discours sur les droits des pères par rapport aux réformes législatives. L’étude démontre que les groupes de droits des pères sont actifs et que leurs propos sont visibles dans les documents législatifs, mais que depuis 2006, la place accordée à ces propos a été un peu restreinte dans les réformes législatives. Cependant, l’auteure soutient que les quatre domaines du droit et de la politique ne semblent pas propices à contrer les discours des droits des pères en ce qui a trait aux questions économiques. De plus, les questions concernant les droits des enfants, leurs intérêts, leur protection et leur bien-être, présentes dans tous les domaines, ont plus influencé les résultats des réformes que les arguments genrés concernant la violence des pères contre les mères. Même si les propos genrés sur la violence semblent avoir joué un certain rôle pour contrer les discours sur les droits des pères, ils ont eu de la difficulté à influencer plusieurs domaines liés à la violence des pères contre les mères.

Abstract

A strong assumption in Swedish family law that shared parenting and parental cooperation post-separation or divorce are preferred creates, as in many other jurisdictions, problems for mothers who try to protect themselves and their children from violent fathers. Changes in law during the last decade have, however, weakened the assumption that joint custody and extensive contact with violent fathers are the normal legal outcomes. This article analyzes how fathers’ rights discourses since 2006 have been visible in, and influenced by, Swedish law reform processes on child custody and related issues, taking particular account of the context of fathers’ violence against mothers. In the analysis, fathers’ violence against mothers is situated within a Swedish gender equality context, and four domains of law and policy that are related to fathers’ violence against mothers are delineated as an analytical framework in order to understand the dynamics of fathers’ rights discourses in relation to the law reforms. The study shows that fathers’ rights groups have been active and that their discourses are visible in the legislative documents but that the space for fathers’ rights discourses has been somewhat restricted in law reforms since 2006. However, the author argues that the four law and policy domains seem to lack the ability to counteract fathers’ rights discourses regarding economic issues. Moreover, discourses on children’s rights, interests, protection, and well-being that are present within all domains have been more influential on the outcomes of the reforms than gendered discourses on fathers’ violence against mothers. Even though gendered discourses on violence seem to have played a role in counteracting fathers’ rights discourses, gendered discourses have struggled at the same time to influence several domains related to fathers’ violence against mothers.

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