Abstract

“Imaged Communities” imagines Canada as a network of photographic knowledge. Co-written by six members of Canadian Photography History/Histoire de la photographie canadienne (CPH/HPC), a research team based at Concordia University in Montreal, this essay examines the meeting places created by photographic technology. The mapping of these histories addresses the central questions about photographic history and mediated experience that have motivated this research—What did Canadians know about photography, and when did they know it?–and supplements it with a third—Where did these encounters take place? The introduction establishes the sites and parameters of the contribution. First, the research draws on the digital anthology of Canadian photographic literature that the authors are putting forward as a history of the medium in Canada—a community imaged at every stage of its mutation from colony to nation and thereby imagined, in Benedict Anderson’s well-known formulation (1991). This is a fragmentary photographic history, which accounts for the polyphonic nature of this text. Second, the authors write as art historians and photographic specialists, mindful of the various turns in the humanities and sciences that have engaged with, and sometimes emerged from, discoveries in photographic studies, the spatial turn most pertinent to this inquiry. The authors point out, however, that photographic practice has more than kept pace with theory. There is much to learn from artists’, documentarians’, snapshooters’, and compilers’ projects: their uses of photography as instruments of investigation; their photographic formulations of philosophical ideas and social conditions; the heuristic circle formed by the circulation of their work; and the penetration of that circle by neglected interests. For that reason, this group includes a creation-researcher, whose art historical practice is informed by the making of a photographic work. His armchair-tourist colleagues write at the intersection of photographic knowledge and photographic experience; the introduction seeks to elucidate the structure of that space. A third element of the introduction is an explanation of the lack of an authoritative history of Canadian photography, and how CPH/HPC and its network of individual and institutional collaborators are working within that gap to create new historiographical models.

Five short studies follow, each using the intersection of photography and place as an organizing principle. In the first, a brief survey of photographic literature on or about the Canadian West focusses on two bodies of work: a professional tourist’s travelogue of the West (and further West) as he constructed it in 1909 from his railcar, his hotel, and his campground; and a photographer/filmmaker’s lifelong investment in the representation of his diverse community, the North End of Winnipeg, Manitoba. The second study closes in on a single city—Toronto—as celebrated and chronicled in two nineteenth-century publications, and as revisited in a late twentieth-century exhibition and catalogue project based on the photographic collection of Library and Archives Canada. These curatorial perspectives on the city illuminate the social values of their day. In the third study, post-Centennial selection and uses of photographs from the Isaac Erb studio (c1870-1924) in Saint John, New Brunswick, are closely compared with the uses of those photographs at the time of their making and with a more complete version of the Erb oeuvre preserved in the provincial archives, revealing a photographic record of material culture that reflects the port city’s emergence as a transnational, consumer economy. The fourth study moves to another Canadian port via the photographic holdings of the Canadian Museum of Immigration at Pier 21 in Halifax, Nova Scotia, an ocean liner terminal and immigration shed-turned-museum. Through online display of its primarily digital collection, this doorway to Canada, selectively open between 1928 and 1971, is photographically preserved as a relational space, forever in between. Finally, a contemporary artist’s photographic study of photography and walking, conducted on boulevard Saint-Laurent in Montreal, creates a processual space of creation, bringing this essay full circle to the image and its imaginer. The conclusion underscores the dialogical structure of our relationships with photography, wherever we find it.

Abstract

L’article «Les communautés imagées»imagine le Canada comme un réseau de connaissances photographiques. Corédigé par six membres de Canadian Photography History/Histoire de la photographie canadienne (CPH/HPC) – une équipe de recherche de l’Université Concordia à Montréal–, le présent article examine les points de rencontre créés par la technologie photographique. La cartographie de ces histoires traite de questions centrales à l’histoire photographique et à l’expérience médiatisée qui ont motivé cette recherche – Que connaissent les Canadiens au sujet de la photographie, et quand l’ont-ils appris? – et ajoute une troisième question : Où sont ces points de rencontre? L’introduction présente les sites et les paramètres de la contribution. Tout d’abord, la recherche se sert de l’anthologie numérique de la littérature photographique canadienne que les auteurs utilisent comme une histoire de ce support au Canada – une communauté prise en images à chaque stade de sa mutation de colonie à nation, et donc imaginée, selon la formulation bien connue de Benedict Anderson (1991). Il s’agit d’une histoire photographique fragmentaire, qui tient compte de la nature polyphonique de ce texte. Puis, les auteurs deviennent des historiens de l’art et des spécialistes de la photographie en restant conscients des divers courants dans les lettres, les sciences humaines et la science qui ont fait partie et ont même parfois émergé de découvertes dans les études photographiques (le courant spatial le plus pertinent pour cette recherche). Les auteurs font remarquer toutefois que la pratique photographique est restée bien à la hauteur de la théorie. On peut en apprendre beaucoup des projets d’artistes, de documentaristes, d’auteurs d’instantanés et de compilateurs: leurs utilisations de la photographie comme un instrument d’enquête, leurs formulations photographiques d’idées philosophiques et de conditions sociales, le cercle heuristique formé par la diffusion de leurs œuvres ainsi que la pénétration de ce cercle par des intérêts négligés. Pour cette raison, ce groupe comprend un chercheur-création dont la pratique de l’histoire de l’art est éclairée par la réalisation d’une œuvre photographique. Ses collègues et touristes de salon écrivent au carrefour de la connaissance et de l’expérience photographiques; l’introduction cherche à élucider la structure de cet espace. Un troisième élément de cette introduction est une explication du fait qu’il n’existe pas d’histoire documentée de la photographie canadienne, et de comment l’équipe CPH/HPC et son réseau de collaborateurs particuliers ou membres d’un établissement essaient de compenser cette lacune et de créer de nouveaux modèles historiographiques.

Cinq courtes dissertations suivent, chacune se servant de l’intersection de la photographie et du lieu comme principe d’organisation. Dans la première, un bref examen des écrits sur l’histoire photographique de l’Ouest canadien met l’accent sur deux ensembles d’œuvres: le carnet de voyage d’un touriste professionnel de l’Ouest (et encore plus à l’ouest), tel qu’il l’a composé en 1909 à partir de son wagon de train, de son hôtel et de son lieu de camping, et l’investissement d’un photographe/cinéaste tout au long de sa vie dans la représentation de sa communauté diversifiée – l’extrémité nord de Winnipeg (Manitoba). La deuxième dissertation vise une seule ville – Toronto – telle que célébrée et documentée dans deux publications du XIXesiècle, puis réexaminée dans une exposition et un catalogue au XXe siècle en se fondant sur la collection photographique de Bibliothèque et Archives Canada. Ces points de vue curatoriaux de la ville illustrent les valeurs sociales de cette époque. Dans la troisième dissertation, une comparaison attentive est faite des utilisations contemporaines et postérieures au centenaire de Saint John (Nouveau-Brunswick) des photos du studio d’Isaac Erb (v. 1870-1924), avec une version plus complète de ses œuvres, telles que préservées dans les archives provinciales. Cette comparaison révèle un registre photographique de la culture matérielle qui reflète l’émergence de l’économie de consommation transnationale de cette ville portuaire. La quatrième dissertation traite d’un autre port canadien avec la collection de photos du Musée canadien de l’immigration au Quai 21 à Halifax (Nouvelle-Écosse) – un terminal de navires de ligne et un hangar d’immigration devenu musée. Avec une exposition en ligne de sa collection principalement numérique, cette fenêtre sur le Canada, ouverte de manière sélective entre 1928 et 1971, est préservée à l’aide de photos comme un lieu intermédiaire. Enfin, l’étude photographique d’un artiste contemporain sur la photographie à pied, réalisée sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal, présente un lieu processuel de création et termine cet article en revenant à l’image et son imagineur. La conclusion de l’article souligne la structure dialogique de nos rapports avec la photographie, quelle que soit sa source.

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