In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviewed by:
  • Oggetto e spazio. Fenomenologia dell’oggetto, forma e cosa dai secoli XIII-XIV ai post-cartesiani ed. by Graziella Federici Vescovini et Orsola Rignani
  • Aurélien Robert
Graziella Federici Vescovini et Orsola Rignani (éd.) Oggetto e spazio. Fenomenologia dell’oggetto, forma e cosa dai secoli xiii-xiv ai post-cartesiani Florence, Sismel-Edizioni del Galluzzo, 2008, 333 p.

Ce livre est le fruit d’un colloque dont on a du mal à saisir l’unité tant les thématiques traitées, les époques prises en considération et les auteurs étudiés sont variés. En effet, malgré l’indication chronologique donnée dans le titre (du xiiie siècle aux post-cartésiens), le volume commence par un article sur Themistius, philosophe du ive siècle, et se termine par une étude sur Richard Rorty, lequel, hormis le fait d’être né au xxe siècle, n’est pas plus postcartésien que tout autre philosophe contemporain. Quant au sujet soumis aux contributeurs, il est à la fois important et passionnant, mais aussi l’un des plus communs de l’histoire de la philosophie. Quel philosophe ne s’est pas interrogé sur le rapport sujet-objet? La restriction de la notion d’objet à son rapport à l’espace pouvait ouvrir des perspectives plus prometteuses.

Elle aurait notamment pu permettre une généalogie de la phénoménologie d’un Edmund Husserl ou d’un Maurice Merleau-Ponty. On aurait alors compris qu’une histoire du lien entre objet et espace doive s’étendre du Moyen Âge jusqu’à Emmanuel Kant, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’espace cesse d’être considéré comme une propriété de la chose pour devenir la condition de possibilité de la sensation et de la représentation de l’objet en général. Kant et les phénoménologues sont pourtant absents de ce livre, à l’exception de l’article de Giovanni Mari, dont le titre, ainsi que le contenu, laisse le lecteur perplexe : « Dalla scienza della visione ad Internet. L’universale individuale tra Leibniz, Kant e Licklider ». Les rapprochements avec internet sont exagérés et la notion d’universel individuel mal définie par rapport au thème général du volume. La Critique de la raison pure est aussi évoquée dans la contribution de Carlo Vinti, dont l’intitulé (« L’oggetto finalmente perduto ») résume à lui seul à la fois l’article et l’ensemble du recueil : l’objet s’est perdu.

En fait, l’intention de ce livre collectif ne peut être mesurée qu’à l’aune des travaux de Graziella Federici Vescovini consacrés à l’optique et à cette science générale qu’on appelait perspectiva pendant le Moyen Âge latin. L’idéal de cette perspectiva médiévale résidait dans la recherche des lois géométriques qui gouvernaient le monde à travers le modèle de l’optique. Ces lois géométriques et physiques qui organisent l’espace nous seraient données par l’étude de la propagation de la lumière, qui est en même temps la source d’une large part de la connaissance sensible. Dans ces théories optiques, l’espace constitue donc la condition de toute connaissance d’un objet visuel. La contribution de G. Federici Vescovini concerne d’ailleurs l’un de ces traités médiévaux, celui de Dietrich de Freiberg. Cet auteur allemand du xive siècle se demande précisément comment l’espace peut être senti ou imaginé, c’est-à-dire être présent dans la sensation sans que le corps le soit. Orsola Rignani poursuit elle aussi cette réflexion à travers l’étude de la théorie de la connaissance de Blaise de Parme (xive siècle). Il s’agissait donc certainement, au départ, d’évaluer la place de cette théorie de la constitution des objets sensibles dans une histoire au long cours, en débordant la seule tradition médiévale latine. Le pari est manqué et, à vrai dire, seuls quelques articles rentrent dans le cadre – peut-être trop peu explicite – souhaité par les éditeurs de ce livre.

L’article de Lucio...

pdf

Share