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Reviewed by:
  • Shipping and Economic Growth, 1350-1850 dir. by Richard W. Unger
  • Henk den Heijer
Richard W. Unger (dir.) Shipping and Economic Growth, 1350-1850 Leyde/Boston, Brill, 2011, xix- 464 p.

Cet ouvrage trouve son origine dans l’idée selon laquelle le transport maritime a été l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie aux débuts de l’ère moderne. La croissance du tonnage des marchandises transportées en Europe aux xviie et xviiie siècles, ramené au nombre de membres d’équipage, indique en effet une augmentation remarquable de l’efficacité économique du secteur. La plupart des historiens de l’économie ne prêtent cependant guère d’attention aux avantages économiques du secteur du fret maritime au sortir du Moyen Âge et cet ouvrage, qui comble – au moins partiellement – cette lacune, est donc le bienvenu.

Dans un long chapitre d’introduction, Jan Lucassen et Richard Unger postulent que le développement du transport maritime en Europe et l’augmentation de la productivité dans ce secteur ont été les principaux moteurs de la croissance économique au cours de la période 1350-1850. Après plus de deux siècles de croissance lente mais régulière, la marine marchande hollandaise avait acquis une position dominante au début du xviie siècle grâce à des innovations dans le domaine des chantiers navals et à l’augmentation de la productivité du travail dans le secteur maritime. Le ratio moyen y atteint alors douze tonneaux par homme d’équipage. Sur le long terme cependant, la flotte marchande hollandaise connut un ralentissement du fait de la loi dite du handicap lié à une position dominante (dialectics of lead) et perdit son leadership au profit de la marine marchande britannique au cours du xviiie siècle. À la fin de ce siècle, de nombreuses nations maritimes d’Europe avaient dépassé les Hollandais en termes de productivité maritime et porté le ratio moyen à 15 à 18 tonneaux par homme d’équipage.

Les deux auteurs sont cependant forcés de reconnaître que la mesure de l’efficacité économique du secteur du transport maritime et des autres secteurs de l’économie à l’ère préstatistique souffre du manque de données. Ils ont sélectionné trois grandes catégories de sources pour évaluer la santé relative du secteur [End Page 244] maritime en termes d’efficacité: «les changements institutionnels sur terre et sur mer, les améliorations techniques dans la conception, la construction et le maniement des navires et, enfin, les économies résultant de l’exploitation à plus grande échelle» (p. 23). Leur conclusion est que «peu importe les données et les problèmes d’interprétation, le fait que la productivité du travail dans le transport océanique tende à augmenter de manière spectaculaire et continue est indéniable» (p. 17).

Shipping and Economic Growth se compose de deux parties. Dans la première, les auteurs examinent six pays et pratiques de transport maritime et de commerce à différentes périodes et sous différents régimes européens et non européens. Milja van Tielhof et Jan Luiten van Zanden font une analyse intéressante de l’efficacité de la marine des Provinces-Unies au début de la période moderne. Ils affirment que les coûts et les taux de fret à bord des navires marchands hollandais ont diminué au cours de la période 1550-1620 mais ont stagné par la suite. Depuis le milieu du xviie siècle, les Hollandais faisaient face à une concurrence internationale croissante sur les mers et ils perdirent leur position prédominante dans les transports maritimes internationaux au profit de la marine britannique. M. van Tielhof et J. van Zanden soulignent également que «le faible coût du transport sur les navires hollandais, au moins pendant les xvie et xviie siècles, s’explique par le fait que les Hollandais avaient simplement la plus grande flotte en Europe» (p. 79). Un autre facteur était l’importance des routes maritimes multilatérales en Europe. Ces deux facteurs commencent à perdre de leur importance au milieu du xviie siècle, après l’adoption de...

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