Abstract

Le capital au xxi e siècle repose sur des choix dans la définition du capital, des inégalités de sa distribution et des politiques d’un État social à privilégier pour y remédier. Répondant à la proposition émise par l’auteur de favoriser un dialogue entre l’économie et les autres sciences sociales, l’article éclaire les implications de ces choix. Il retrace la généalogie politique du capital «humain» et «intellectuel» et le développement ultérieur d’autres variables-capital utilisées pour mesurer des types différents d’inégalités et évaluer les politiques devant y faire face. Différenciant les modes d’investissement et de mise en valeur – non uniquement marchands – de ces divers capitaux, il précise les pouvoirs associés à chacun d’eux, leurs prétentions à la légitimité en dépit des inégalités qu’ils causent, ainsi que les dominations qu’ils exercent. Vient en retour une interrogation sur la délimitation qu’a retenue Thomas Piketty d’un ensemble de biens-capitaux d’usages très divers, et sur leur compréhension et leur évaluation sous la seule valorisation marchande.

Abstract

Capital in the Twenty-first Century is based on its author’s choices concerning the definition of capital, the inequalities of its distribution, and the social state policies that he recommends to address them. In line with Thomas Piketty’s proposal to encourage a dialogue between economics and other social sciences, this article throws light on the implications of those choices. It traces the political genealogy of “human” and “intellectual” capital, and the subsequent development of other capital-variables used to measure different types of inequality and to evaluate the policies designed to cope with them. Differentiating the modes—which are not exclusively market-orientated—of investing in and valorizing these various types of capital, it clarifies the kind of power associated with each, its claim to legitimacy despite the inequalities it causes, and the domination it exercises. This leads to a questioning of the delimitation that Piketty has chosen for a basic set of capital-goods which are used quite differently, and his understanding and evaluation of them according to market valuation alone.

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