Abstract

Les arguments de David Armitage et Jo Guldi sur la crise de l’histoire se fondent sur des affirmations qui ne sont que peu, voire aucunement, étayées par des faits; ils ont également mal interprété leurs propres données. Puisque le doute plane sur la nature de cette crise, il s’ensuit que leur récit des causes peut également être remis en question. D. Armitage et J. Guldi confondent micro-histoire et histoire culturelle et, de ce fait, dénaturent le travail des historiens culturels. L’une des alternatives à cette interprétation erronée est d’examiner les moments précédents de perception d’une « crise » chez les historiens. Ceux-ci se sont en effet inquiétés de problèmes similaires depuis près d’un siècle. Pour comprendre la spécificité de la crise actuelle, il serait utile d’examiner les effets de la démocratisation continue de l’enseignement supérieur plutôt que de blâmer certains historiens pour avoir détourné la discipline de ses enjeux.

Abstract

The arguments of David Armitage and Jo Guldi about the crisis of history depend on assertions that have little or no factual basis; they misread their own data. Since the nature of the crisis is in doubt, it follows that the authors’ narrative of its causes must also come into question. They confuse microhistory with cultural history and mischaracterize the work of cultural historians. An alternative to their misreading and mischaracterization is to look at previous moments of perceived “crisis.” Historians have been worrying about similar issues for nearly a century. To understand the distinctiveness of the present crisis, it would be useful to consider the effects of the relentless democratization of higher education rather than to blame certain historians for pushing history off course.

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