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  • Hétérogénéité et homogénéité dans les pratiques langagières by Wim Remysen et Diane Vincent
  • Luc Ostiguy
Hétérogénéité et homogénéité dans les pratiques langagières. Mélanges offerts à Denise Deshaies, textes réunis et présentés par Wim Remysen et Diane Vincent, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. Langue française en Amérique du Nord, 2010, 226 p.

Le collectif Hétérogénéité et homogénéité dans les pratiques langagières se présente comme un hommage à Denise Deshaies, qui a œuvré comme professeure de sociolinguistique à l’Université Laval de 1975 jusqu’à sa retraite en 2010. Mis à part l’article réédité « L’homogène et l’hétérogène dans la langue : analyse d’un corpus recueilli auprès de locuteurs d’adolescents et d’adultes francophones de la ville de Québec » que Denise Deshaies à fait paraître en 1987, sans doute un des plus représentatifs de ses travaux, le collectif contient six nouvelles contributions de personnes qui l’ont côtoyée comme étudiants ou comme collègues. [End Page 534]

Dans son étude, Deshaies s’intéresse aux liens entre les valeurs paradigmatiques constantes des pronoms personnels et les divers référents auxquels on peut les associer dans le discours parlé ainsi que les procédés syntaxiques auxquels font appel les locuteurs de son corpus pour ce faire. Par exemple, il ressort que les référents auxquels sont associés les pronoms tu, te, toi et vous, ne soient pas toujours l’allocutaire ou le groupe d’allocutaires. Plusieurs exemples montrent que ces pronoms ont la possibilité, dans certaines constructions, de référer également à toute personne ou tout groupe susceptible d’occuper ce rôle d’allocutaire dans l’instance de discours ; à ce titre, cette nouvelle référence entre en concurrence, en certains contextes, avec le pronom générique on. Outre les pronoms cités, l’exposé porte également sur je, me ou moi, nous, on, se et soi, il(s), elle(s), le, la, les, lui, leur, en et y, étudiés du point de vue des référents auxquels ils sont associés dans le discours ou de leurs prononciations variables. Enfin, l’étude des pronoms s’accompagne de données d’utilisation des informateurs regroupés en fonction de leur quartier de résidence, leur sexe et leur âge, pour rappeler que les locuteurs d’une même langue en n’exploitent pas toutes les ressources de la même manière.

Julie Auger et Anne-Josée Villeneuve signent le second article, « La double expression des sujets en français saguenéen : étude variationniste », qui rend compte d’une étude quantitative du phénomène de redoublement des sujets préverbaux des 3e et 6e personnes susceptibles d’être redoublés. Près de 1 500 occurrences de présences ou d’absences de redoublement observées chez 18 locuteurs jeunes ou adultes des deux sexes ont constitué le corpus issu d’une situation d’entrevue. Les résultats mettent en évidence: 1) un taux global de redoublement de 45%, qui va dans le même sens que les résultats obtenus dans des études sur d’autres variétés de français; 2) des facteurs linguistiques favorisant la double expression du sujet, à peu près les mêmes que ceux déjà mentionnés dans d’autres études du phénomène : présence d’un pronom fort en position sujet (Lui, il; Eux-autres, ils), présence d’éléments préverbaux entre le sujet et le verbe, comme un pronom emphatique (Les patrons, eux-autres, ils), une incise (Pis ceux qui ont pas de famille, ben, ils restent ici) ou un sujet complexe comportant une relative ou de multiples compléments; 3) une variation importante en fonction des locuteurs du corpus, dont le sexe et l’âge semblent intervenir d’une façon qui reste à documenter. Toutefois, les auteures reconnaissent que les choix qu’elles ont dû faire pour exclure les structures disloquées des redoublements reposaient...

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