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Reviewed by:
  • Les Cahiers Victor-Lévy Beaulieudir. by d’Alexis Lussier et Karine Rosso
  • Jimmy Thibeault
Les Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, n° 3, « Politiques de Victor-Lévy Beaulieu», s. la dir. d’Alexis Lussier et Karine Rosso, Montréal, Nota bene, 2013, 195 p., 23,95$

Victor-Lévy Beaulieu a pris l’habitude, au cours des ans, de commenter la vie politique québécoise. Ses nombreuses sorties ont souvent de quoi choquer, créant la polémique autour de la question nationale et du destin de plus en plus incertain d’un Québec distinct. Alexis Lussier et Karine Rosso précisent notamment que, dans ce jeu politique où il intervient, « Beaulieu se révèle dans la position de celui qui tire à vue pour mieux réinscrire les rivalités politiques ». Pour Lussier et Rosso, il ne faut cependant pas voir dans ces prises de position un simple désir de provocation, il y aurait plutôt un désir de faire réagir et de briser l’immobilisme politique dans lequel la classe politique semble s’être confortablement installée. Cette présence de Victor-Lévy Beaulieu dans le paysage politique du Québec, ses prises de position et les polémiques qu’elles provoquent, rendaient naturel de proposer, pour ce troisième numéro des Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, un dossier portant sur les rapports qu’entretient l’œuvre littéraire avec le sujet politique. Si, comme le précise Lussier et Rosso en introduction, Beaulieu est un sujet « éminemment politique » et que le sens politique habite d’emblée le projet littéraire, le dossier intitulé « Politiques de Victor-Lévy Beaulieu » propose d’explorer les politiques qui sont à l’œuvre autant dans les écrits de circonstances, que dans les fictions et les essais.

Alexis Lussier signe le premier article qui explore le statut du rêve et de l’échec politique dans Un rêve québécoisà la lumière de la Crise d’Octobre 1970, contexte dans lequel le roman, marqué d’une rare violence, a été écrit. Ce roman souligne l’impasse auquel fait face le rêve politique et la violence qui en résulte, une violence qui déborde du rêve pour s’inscrire, à travers le récit, dans la parole du sujet qui vit dans l’horreur du rêve. Frédéric Rondeau, dans le deuxième article, retrace le discours que tient Victor-Lévy Beaulieu au sujet de la contre-culture telle qu’elle s’exprime au Québec. Rondeau s’intéresse d’abord aux essais que Beaulieu consacre à la question et, notamment, à la critique de la contre-culture [End Page 478]telle qu’elle apparaît aux États-Unis. Il étudie ensuite comment, dans Don Quichotte de la démanche, une certaine fatigue culturelle s’exprime pour poser la culture québécoise dans un temps an-historiquedu langage. Sébastien Parent-Durand aborde la question politique par une lecture du roman La grande tribuet de la place qu’y occupe le discours sur l’histoire de Jules Michelet. Parent-Durand démontre, par une lecture croisée des récits des « Libérateurs » et des « Lésionnaires » comment Beaulieu tente d’inscrire le récit politique québécois dans un récit historique plus large qui renverrait à une certaine totalité narrative. Isaac Bazié met en lumière, pour sa part, la relation entre le soi et l’autre dans le rapport à l’Afrique qui se dessine dans Bibi. Pour Bazié, Bibi se présente comme un sujet qui « vit le Québec en Afriqueet décrit le Québec comme l’Afrique», inscrivant ainsi la parole dans l’inconfort du soi vécu dans l’ailleurs. François Ouellet propose une étude d’ Antiterre, qui s’inscrit dans la suite de Bibi. L’article de Ouellet vient compléter celui de Bazié en se penchant essentiellement sur le retour de Bibi et sur l’influence de l’Afrique, à travers le personnage de Calixthe Béyala, dans la reconstruction de l’image du pays utopique. Face à l’échec des images de...

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