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Reviewed by:
  • Les Cahiers Victor-Lévy Beaulieudir. by de Sophie Dubois et Michel Nareau
  • Jimmy Thibeault
« Actualités de Victor-Lévy Beaulieu», s. la dir. de Sophie Dubois et Michel Nareau, dans Les Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, n° 1, Québec, Nota bene, 2011, 159 p.

Dans le texte de présentation du premier numéro des Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, Michel Nareau souligne d’entrée de jeu l’importante place qu’occupe Victor-Lévy Beaulieu dans le paysage littéraire québécois. Auteur prolifique qui a œuvré dans toutes les formes de l’écriture, allant du roman au téléroman en passant par la poésie, le théâtre, l’essai, la critique, le pamphlet, la biographie et ainsi de suite, Beaulieu s’est démarqué par la qualité et la richesse de sa production, comme en font fois les nombreux prix importants qu’il s’est mérités, la constante réédition de ses œuvres et l’influence qu’on lui reconnaît sur les générations subséquentes. En fait, remarque Nareau, « Beaulieu est un jalon-clé dans le parcours littéraire québécois, une institution en quelque sorte, avec ses monuments ». C’est donc dans le but de souligner la richesse de cette [End Page 475]œuvre monumentale qu’est celle de Victor-Lévy Beaulieu qu’ont été lancés les Cahiers Victor-Lévy Beaulieu. Aussi, quelle meilleure façon de souligner la pertinence d’un tel projet que le choix d’une thématique soulignant l’actualité de l’œuvre de Beaulieu ? S’inscrivant dans le prolongement du colloque intitulé « Actualités de Victor-Lévy Beaulieu », organisé par la Société d’études beaulieusiennes à l’Université du Québec à Montréal en juin 2010, ce premier numéro des Cahiers Victor-Lévy Beaulieu, sous la direction de Sophie Dubois et Michel Nareau, propose des études récentes qui font ressortir la progression constante de l’œuvre de Beaulieu à travers le temps, et ce, malgré une production déjà considérable. Plus spécifiquement, le dossier s’intéresse à l’œuvre récente de Beaulieu, soit les textes publiés depuis les années 2005, et s’organise autour de deux grandes lignes directrices : « la première abordant La grande tribu. C’est la faute à Papineauet la deuxième portant plus largement sur les espaces et les discours à l’œuvre chez Beaulieu ».

Les trois premiers textes s’intéressent plus particulièrement au roman La grande tribu. C’est la faute à Papineau, qui est paru en 2008, mais qui est annoncé par l’auteur depuis le début des années 1970. Ce roman, devant servir de grande fresque historique au Québec, « l’œuvre de la mythologie québécoise racontant “les fondements hystériques du Québec” », a donc contribué, au cours de la carrière d’écrivain de Beaulieu, à forger le mythe de l’auteur en quête d’une stature plus grande que nature. Il aura fallu plus de 30 ans et « sept versions de mille pages […] finalement toutes inachevées » – ce qui fait dire à Tanya Déry-Obin que le projet en soi et « son échec répété font partie intégrante du mythe personnel de l’auteur » – pour que paraisse finalement l’ouvrage tant annoncé. Or, constate Stéphane Inkel dans le premier texte, la parution de La grande tribune connaît pas le succès espéré – il y a peu de comptes rendus du roman, quoique généralement élogieux –, ce qui est d’autant plus surprenant vu, d’une part, le mythe entourant son écriture et, d’autre part, le succès critique qu’a connu la parution, en 2006, de James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots. Aussi, dans son article « Du fantasme au roman. La grande tribu. C’est la faute à Papineau», Inkle suggère-t-il que cette mince réception critique serait en partie attribuable à l’écart entre le texte publié et celui fantasmé, notamment dans les versions inachevées. C’est précisément ce passage entre le fantasme d’un...

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