Abstract

In this paper, we analyse the relationship between slavery and the construction of political citizenship during the revolution of Rio de la Plata (1810-1820), based on the symbolic figure of the freedman (liberto). Therefore, we test the following hypothesis: revolutionary citizenship created a form of freedom as dependence. This contradiction in terms prompts us to understand republican freedom as a plural concept in the revolutions of the New World. Far from the dual freedman/slave concept, we explore several kinds of freedom and slavery during the first decade of the revolutionary period. The freedman (i.e. a former slave that had been freed or the free-born son of a slave) acquired a different kind of freedom, reflected in his inability to exercise the common kind of freedom due to his dependence on a patron (either an individual or the State). We combine a diachronic approach of the freedman in ancient Rome and under the Spanish monarchy with a synchronic study of this figure under the revolution of Rio de la Plata, seen through the analysis of measures for the controlled liberation of slaves; policies aimed at limiting citizenship for African descendents; freedmen serving in the army; and slaves turning to the courts to obtain freedom. Our aim is to explain the apparent contradiction between the omnipresent discourse on freedom as non-domination and continued slavery in Rio de la Plata until 1860.

Abstract

Dans cet article, nous analysons les rapports entre l’esclavage et la construction de la citoyenneté politique lors de la révolution du Rio de la Plata (1810-1820), à partir de la figure de l’affranchi (liberto). À cette fin, nous mettons à l’épreuve l’hypothèse suivante: la citoyenneté révolutionnaire a créé une liberté comme dépendance. Cet oxymore force à pluraliser la compréhension de la liberté républicaine dans les révolutions du monde atlantique. Loin du binôme homme libre/esclave, nous explorons plusieurs formes de liberté et d’esclavage pendant la première décennie révolutionnaire. L’affranchi (un ancien esclave libéré ou le fils libre d’une esclave) acquiert alors une liberté spécifique qui se traduit par son incapacité à exercer la liberté commune du fait de sa dépendance vis-à-vis d’un patron (soit un individu, soit l’État). Nous combinons une approche diachronique de l’affranchi dans la Rome antique et dans la monarchie hispanique avec une étude synchronique de cette figure dans le cadre de la révolution du Rio de la Plata, à travers l’analyse des mesures de libération contrôlée des esclaves; des politiques de limitation de la citoyenneté des descendants d’Africains; de la participation des affranchis à l’armée; et des recours en justice des esclaves afin d’obtenir leur liberté. Notre objectif consiste à expliquer l’apparente contradiction entre l’omniprésence du discours sur la liberté comme non-domination et le maintien de l’esclavage au Rio de la Plata jusqu’en 1860.

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