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  • Le Discours pédagogique féminin au temps des Lumières by Sonia Cherrad
  • Nadine Bérenguier
Le Discours pédagogique féminin au temps des Lumières. Par Sonia Cherrad. (Oxford University Studies in the Enlightenment, 2015:01.) Oxford: Voltaire Foundation, 2015. xvi + 312 pp.

Sans révolutionner le domaine de recherche qui, depuis quelques décennies, a mis en évidence combien les femmes contribuèrent à la réflexion pédagogique du siècle des Lumières, l’ouvrage de Sonia Cherrad y contribue de façon significative. Le travail de synthèse qu’elle a effectué pour cette étude offre une salutaire mise au point sur les contributions des femmes pédagogues de la seconde moitié du siècle. Les ouvrages de Mmes Leprince de Beaumont, d’Epinay et de Genlis documentent une recherche qui a aussi le mérite de sortir de l’ombre Mlle d’Espinassy, Mme de La Fite, Mme de Miremont, Mme de Monbart et Mlle Le Masson Le Golft, éducatrices longtemps négligées par la postérité. Bien que Cherrad mentionne l’intérêt de certaines de ces éducatrices pour l’éducation masculine et y fasse référence à l’occasion, ce sont l’éducation et l’instruction féminines qui constituent la matière première de ce livre, qui est divisé en quatre parties. La première [End Page 533] retrace les formes narratives privilégiées par ces femmes pédagogues (la lettre, le dialogue, le conte pédagogique, le conte moral, la fable et le drame). La deuxième partie débat des modèles éducatifs en vigueur à l’époque (éducation domestique et collective au collège pour les garçons ou couvent pour les filles) tout en présentant les opinions divergentes que ces schémas suscitèrent; la troisième partie passe en revue les contenus d’enseignement préconisés (ou non) pour la formation des jeunes filles. Partant des apprentissages élémentaires (lecture et écriture), Cherrad passe aux activités destinées à combattre l’oisiveté (travaux manuels) et arts d’agrément (musique, danse et peinture) avant d’envisager leurs opinions sur l’enseignement des langues étrangères, de la géographie et de l’histoire et, enfin, de souligner les défis posés par les tentatives, nouvelles à l’époque, d’introduire les jeunes filles à une variété de domaines scientifiques (sciences physiques et naturelles et astronomie). Cherrad note le rôle crucial que ces éducatrices jouèrent ‘en mettant à la disposition de leurs lectrices l’indication des progrès qui modernisaient les différents domaines de connaissance’ (p. 219). Le fait que ces ouvrages éducatifs aient aussi traité de questions sociales et politiques et aient touché au sujet de l’économie occupe la dernière partie de l’ouvrage. Ce volume a le mérite d’offrir une synthèse bien documentée sur les divers enjeux de l’éducation féminine dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. En traitant, de façon exhaustive et lucide, les divers enjeux d’ouvrages éducatifs qui visaient à améliorer le statut des femmes des élites sans pour autant bouleverser le statu quo social, Cherrad met à la disposition d’étudiants et chercheurs venant d’horizons divers (lettres, histoire culturelle, histoire de l’éducation) des outils ouvrant de nouvelles voies de recherche.

Nadine Bérenguier
University of New Hampshire
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