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Reviewed by:
  • Balbala by Abdourahman A. Waberi
  • Cécile Bishop
Abdourahman A. Waberi, Balbala. Étude critique par Marie-Françoise Chitour. (Entre les lignes, Littératures Sud.) Paris: Honoré Champion, 2014. 128 pp.

Né à Djibouti en 1965, Abdourahman Waberi s’est imposé au cours des dix dernières années comme une figure centrale dans le champ littéraire francophone. L’ouvrage de Marie-Françoise Chitour offre une introduction accessible et concise à son premier roman, Balbala (1997), qui relate le destin de quatre personnages, à Djibouti, pendant la guerre civile des années 1990. L’étude, qui s’adresse à un public étudiant, est construite en trois parties. La première retrace le parcours littéraire et biographique de Waberi. Chitour y insiste sur l’importance de la nostalgie du pays d’origine en tant que moteur de l’écriture, tout en mettant en avant la reconnaissance institutionnelle dont jouit Waberi sur la scène internationale. La seconde partie de l’ouvrage propose une analyse formelle du texte en tant que ‘récit poétique’ (p. 42) et aborde sa construction, son caractère transgénérique, son utilisation du multilinguisme et de l’oralité, ainsi que le rôle de l’intertextualité. La densité poétique et ludique de l’écriture de Waberi est à la fois l’un des éléments les plus stimulants du roman et la principale source de difficulté pour le lecteur. Cette analyse offrira donc des pistes de lecture particulièrement utiles aux étudiants, notamment par l’élucidation de certaines références intertextuelles. La dernière partie se consacre à l’analyse des personnages et des principaux thèmes, dont la résistance à la dictature et la critique des valeurs patriarcales. Bien qu’elle apporte des éclairages utiles sur le roman et qu’elle révèle une connaissance approfondie de l’œuvre de Waberi, l’étude a souvent tendance à privilégier l’accumulation de citations aux dépens de l’analyse et de la problématisation. Par ailleurs, considérant l’ambition avant tout didactique de l’ouvrage, on peut parfois regretter son caractère allusif. Dans l’introduction, par exemple, l’auteur propose de situer Waberi dans l’histoire de la littérature africaine d’expression française. Dans ce panorama historique, la négritude est évoquée en sept mots (‘Après la flambée poétique de la négritude’, p. 11), qui supposent une connaissance préalable de ce mouvement que le public visé ne possède pas forcément. Enfin, l’étude aurait bénéficié d’une relecture plus attentive, afin d’éviter les fautes d’orthographe dans le nom des personnages principaux (Anab devient ‘Abab’, p. 17; Dilleyta devient ‘Dylleyta’, pp. 34 et 74), ainsi que dans ceux d’écrivains célèbres (Nuruddin Farah devient ‘Nurudin Farah’, p. 61) ou dans les titres d’ouvrages (le roman de Wole Soyinka s’intitule Season of Anomy et non ‘Season of Anemy’, p. 59). Dans l’ensemble, l’étude de Chitour offre néanmoins une bonne introduction au roman et des clés utiles pour aborder un auteur encore peu enseigné à l’université.

Cécile Bishop
Royal Holloway, University of London
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