Abstract

This article examines how collective responses to the outbreak of the First World War in Canada were constructed and experienced. From city press reports generated across the country in early August 1914, descriptions of various forms of street theatres are summarized and assessed. The settings in which public celebrations took place are described to consider the configurations and rituals employed in ceremonial aspects of patriotic display. Assessments are made of how bulletin board crowds, parading civilians, local leaders, and civic associations staged and participated in collective expression.

With this framework established, communicative displays are interpreted as products of carnivalesque modes. The potential for transitional experiences within these demonstrations — engineered to dramatize visual and aural representations of patriotic unisonance, imperial-nationalism, and loyalty to the war effort — are considered alongside an argument that addresses the limits of purposive/instrumental crowd models. Conceptual approaches to expressive crowds, which incorporate the place of social memory and affective ‘flow’ responses, are also tested.

Conclusions suggest that historical interpretations derived from an aims-directed approach to collective behaviour are inadequate, particularly when dealing with symbolic displays in which physical, verbal, or other cultural acts serve as a vehicle for conception rather than for action.

Abstract

Cet article examine comment, à l’aube de la Première Guerre mondiale, les réactions collectives face à la déclaration des hostilités furent construites et vécues au Canada. S’appuyant sur un corpus constitué d’articles parus, début août 1914, dans la presse canadienne, l’auteur recense et analyse diverses formes de « théâtre d’intervention ». Il décrit les circonstances entourant les démonstrations publiques afin de rendre compte des manifestations rituelles et cérémoniales de l’élan patriotique. Diverses hypothèses sont formulées quant à la mise en scène et la concrétisation de l’expression collective par les foules de manifestants, les civils paradant dans les rues, les dirigeants locaux et les associations d’action civique.

À partir de ce travail initial, l’auteur rattache les démonstrations publiques à divers modes d’expression carnavalesques. Tout en considérant les limites de l’instrumentalisme et de l’intentionnalité eu égard à la dynamique de foule, il étudie les possibilités intermédiaires qu’autorisent ces démonstrations, orchestrées de façon à dramatiser les représentations visuelles et orales du rassemblement patriotique, d’un nationalisme aux résonnances impérialistes et de la loyauté à l’effort de guerre. L’auteur évalue par ailleurs certaines approches conceptuelles de l’expression collective, approches tenant compte de la mémoire sociale et de l’automatisme affectif.

Cet article suggère, en conclusion, que l’interprétation historique fondée sur une conception intentionnelle du comportement collectif s’avère inadéquate, tout particulièrement pour les démonstrations symboliques dans lesquelles l’acte culturel (physique, verbal ou autre) n’est pas un acte d’intervention mais le véhicule d’une conception collective.

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