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REVIEWS 71 Jean-Jacques Lartigue: premier •que deMontreal. GILLES CHAUSSI•. Montreal, Fides,•98o.Pp.a75Vers a95o l'historiographie nationaliste, ultramontaine, cl•ricale,h vocation apolog•tique •tait encoretriomphante. Labiographie deLartigueparlep/•re L. Pouliot,quenousavons recens•e en a956dansla Viedes Arts, en(•taitla meilleureexpression, commeen t•moignaientaussicertaines ceuvres de M. Trudelparues entre1945et 1955:L'influence deVoltaire auCanada etChiniquy. Depuiscette•poque,l'historiographie qu•b•coises'est transformf•e et,d'une fagon assez g•n•rale,un reculdel'espritclerical s'est produit. Dans cetteperspective, lelivredeG.Chauss• adesc6t6s unpeu•tonnants. La th/•se qu'ilsoutient estla suivante: ,, le clerg•avaittoujours 6t6pr/•sdu peuple,sensible hsesprobl/•mes et hses luttes..... (•3•). Apr/•slaconqu•te, jusqu'en179•,hcause sans douteduph6nom/•ne delad6capitation sociale, les dirigeants eccl•siastiques ,,avaient6t6leschefsp16biscit6s et incontest6s des Canadiens .... (a31).N6anmoins, vis-h-vis du pouvoiranglais etprotestant, ils avaient manifest• tropdemolesse et,meme hl'6poque deLartigue, les•veques de Qu6becavaientc•d• hcettetentation.Heureusement, une•lite nationale laYque •tait n•e vers•79o,avaitpendant denombreuses ann•esjou•fortbien sonr61ecollectif; mais,vers•830,elleavaitmisde l'avantdesobjectifs trop radicaux,•trangersh la vraienaturedu peuplequ'ellerepr•sentaitet, pour toutdire,irr•alistes. C'estdanscetteconjoncture quesesitue,selon Chauss•, la mission historique du premier•v•que de Montr/•al,dont la r•alisationest compliqu•epar l'infiuencedans la r•gion de Montr6aldes $ulpiciens, seigneurs del'iledeMontreal, cur•sdelaparoisse NotreDameetd616gu6s de l'•v•quede Qu6becdansle districtde Montreal.Parmile ordresreligieux •tablis en•760,lesSulpiciens avaient 6t6lesseuls hdemeurer majoritairement frangais d'origine etilsentendaient leresterhl'encontre m•.medesCanadiens. Pourcouronner letout,ils•taienttoujours farouchement gallicans. Lartigue, aucontraire, •taitunSulpicien d'origine canadienne, unnationaliste, voireun grandpatriote, unultramontain qui,ayant prisses distances avec leprincipe de l'unionde l'•gliseet de l'•tat et lesdesseins th6ocratiques, luttaitseulement pourl'ind•pendance de l'•glise.En somme, un ultramontain purifi• par le lib•ralisme, peut-•.tre! QuandLartigue,apr/•s183oeten •837,enplusdeluttercontrel'6tatanglais et protestant, contrela molesse de sescoll•guesdansl'•piscopat, contrele gallicanisme desSulpiciens, s'engage deplusenplusdansuneluttecontre les Patriotes, il ne serani un traitre hsanationalit• ni une marionnette au servicedu gouvernement colonial, ni un•tre bassement int6ress•, comme led•claraient lesind•pendantistes d'alorset deshistoriens nationalistes d'aujourd'hui.Au contraire,d'apr/•s Chauss•,il continuera d'etremotiv• par le sentiment du devoirreligieuxet patriotique(•5a, •56, •7a, •75ss,183,•85s,•o5) etd'etre guid•paruneexceptionnelle clairvoyance. Contrelespatriotes quivoulaient 72 THE CANADIAN HISTORICAL REVIEW bouleverser ler•gime•tablietimposer desid6es la'iques, Lartigue opposait une d•marche inspirieparlebonssens et la luciditY. Au milieudel'anarchie, il appara•t commeun authentique chefnational, sinoncomme le seulvrai. Parlantdu billdesFabriques de •83•, l'auteur•crit: ,,L'ent•tement deschefs de l'Assembl•e/•l•gif•rer dansun domaineoffilsn'avaient aucunecompetenceamenal 'Eglise/•passer/• l'action-(• 83).Le ptre Pouliot neparlaitpas diff•rement. L'auteura tenucomptejusqu'/• uncertainpointdesacquis delarecherche desvingtdernitresann•esmaisla faiblesse essentielle desonlivretient/•son cadreprincipal der•f•rencequidemeuremalgr•toutapolog•tique. Ainsi,la question de la neutralit•et de l'ind•pendance de l'•glise,tellement centrale pourLartigue etpourG. Chauss•, nepeutsecomprendre sicen'est dansla perspective de l'•volution/• long terme de l'id•ologiecl•ricale.D'ailleurs Lartiguen'6taitpasle premier•v•que/• revendiquer l'ind•pendance de son •glise:Piessis l'avaitfaitavantlui. EnNouvelle-France l'id•ologie quiavaittriomph•etpr•sid•finalement/• la d•finitiondu r•le del'•gliseetdeses rapports avec l'•tat•tait legallicanisme. Cettetradition,selon laquelle l'•glise6taitunie/•l'•tatmais d6pendante delui etle clerg••tait un ordreprivil•gi• maisdevaitpartager le leadership de la soci•t•avec lanoblesse, s'•taitperp•tu•esous ler•gimebritannique, enpartie, parcequ'ellen'6taitpas6trangtre/• cequi sepratiquait alorsenAngleterre. Mais,dansla m6tropole,1'6tat intervenaitm•me dansla nominationdes ministres anglicans. QuandPiessis parledel'ind6pendance deson 6glise, il ne souhaite paslas6paration del'6glise etdel'6tatmais, d6sire, conform6ment • la tradition gallicane, contr61er lui-m•melanomination auxcures, cequel'6tat voulait faireetcequem•mecertains cur6s canadiens-franqais favorisaient par leur conduite.Pourutilisersonexpression, il ne voulaitpasvoirson6glise habil16e/• l'anglicane. Enbongallican etnonparce qu'il6taitmououcourtisan, iln'eutpasdescrupule/• si6ger,/• l'instardes6v•ques delaNouvelle-France qui avaient faitpartiedu Conseil sup6rieur, auConseil 16gislatif et/• vouloirune augmentation desalaire oud'6moluments dugouvernement. Mais,parcequ'il 6taitprudentet bon tacticien, il n'avaitfavoris6nile votedescur6sniles interventions intempestives du clerg6dansles61ections. Lartigue, poursapart,voyait leschoses d'unefaqon diff6rente parcequ'il 6taitultramontainet th6ocrate:en effet, c'estlui qui avait6t6l'artisans'une mutationdansl'id6ologiec16ricale qui comportaitune association 6troite entrenationalisme etultramontanisme. Lartiguecroyait toujours/• l'unionde l'6glise etdel'6tatmaisil voyaitdanscelui...

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