Le Théâtre canadien-francais (review)

480 LETTERS IN CANADA 1976 dictionnaire 'en marche,' cornme Ie nomment ses auteurs, ces demiers s'empresseront d'apporter les corrections et les ajouts qui s'imposeront. En terminant, nous avons plaisir Ii souligner la belle presentation du Dictionnaire pratique des auteurs quebecois et eela Ii tous les points de vue (typographie, mise en page, qualite du papier, fidelite de la reproduction des photographies, reliure). A $15.00, un tel livre est, de nos jours, vraiment bon marche. (JACQUES COTNAM) Le Theatre canadien-francais. Tome v des'Archives des lettres canadiennes.' Fides. 1005.$25.00 Faire Ie tour du theatre canadien-fran,ais de 1609 anos jours tient de la gageure et c'est pourtant ce qu'ont ose en 1000 p ages d'analyses et de temoignages une centaine de collaborateurs dans Ie cinquieme tome des 'Archives des lettres canadiennes.' A l'autre bout de la chaine, rendre compte de ce monument erige sous la responsabilite de Paul Wyczynski, Bernard Julien et Helene Beauchamp-Rank, semble derisoire et pretentieux . M 'etant (ontente ailleurs d'en exposer ie sommaire, je m'attache ici aparcourir section par section eet ouvrage de base. Du ballet nautique de Marc Lescarbot au Felix Poutre de Frechette, la premiere section, historique, expose les conditions d'emergence du phenomene theatral en Nouvelle-France ('Les Origines'). De ces trois siecles d'activites centrees sur deux metropoles, outre les divertissements de l'elite gouvernante et les tournees europeennes qui constituent un 'Theatre de societe' ouvert au public, on constate la persistance d'un 'Theatre de college' ferme sur les institutions d'enseignement. A but pedagogique, politique et religieux, il ne debouche que rarement sur Ie spectacle mais contribue a former dans l'tHite aristocrate puis bourgeoise un public qui s'ouvrira progressivement aux spectacles profanes d'importation europeenne. L'interet des etudes diachroniques de la premiere section reside dans les filiations qu'elles suggerent au lecteur entre des experiences theatrales eloignees dans Ie temps (les Passions du xvu(> et 'la resurrection du Theatre chretien' avec les Peres Gustave Lamarche et Emile Legault). Bien que l'analyse reste plus historique que sociale ou carrement politique, il faut quand meme noter, d'epoque en epoque, Ie soin apporte dans la reconstitution du climat propre achaque manifestation theatrale, et !'interet des quatre etudes sur l'elaboration d'une dramaturgie locale au XIx" (Quesnel, Gerin-Lajoie, Petitclair, Frechette). C'est I'orientation vers une etude plus synchronique qui fait l'interet de la deuxieme section: 'Vers une tradition theatrale.' La focalisation se fait alars sur des periodes pluscourtes, des analyses ponctuelles, certains media, et surtout sur des centres d'activite: Quebec, Montreal, mais aussi I'Outaouais, I'Acadie et Ie Manitoba. Certains reprocheront Ii ces HUMANITIES 481 travaux I'absence d'une approche plus specifique de la theatralite (seuls Laurent Mailhot et Maximilien Laroche s'en preoccupent davantage dans leurs etudes). C'est que I'aspect 'litteraire' et 'historique' prime dans ces Archives (au sens OU I'on parle d'Histoire litteraire). Cette section s'en Hent aretrace! dans les dernieres decennies les itineraires des comediens et metteurs en scene, de troupe en troupe, de saison en saison, et a comprendre comment se sont constitues les principaux foyers theatraux des deux metropoles quebecoises. L'accent porte davantage sur des personnalites, des programmes et des repertoires que sur des problemes de choix de mises en scene ou de techniques de jeu. On retrouvera encore moins ce souci de definir la theatralite dans les deux sections suivantes consacrees it des etudes de pieces. C'est une grille d'analyse litteraire qu'on applique surtout aux textes de sept auteurs quebecois (Toupin, Dube, Languirand, Loranger, Hebert, Ferron, Tremblay) dans la troisieme section: 'Profils d'Auteurs dramatiques.' A travers une serie d'etudes thematiques (tres pertinentes dans Ie genre), on decrit Ie cheminement des dramaturges. Le cote formel du spectacle n/est effleure qu'a l'occasion par de breves mentions de representations. Ce qui se justifie pour certains textes moins 'theatraux' s'explique mal pour d'autres qui reposent adivers degres sur une remise en cause des formes dramatiques conventionnelles (comme Jean-Marcel Paquette I'a bien compris dans son 'Jacques Ferron ou Ie drame...