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476 LETI'ERS IN CANADA livre de France, 183, $2.50) de Paule Saint-Onge et Soliloq11e en hommage a"ne femme (Cercle du livre de France, 161, $2.50) d'Adrien Theria. Chez ce dernier, l'accent pathetique et pourtant lucide qui soustend la confession du heros rachete certaines gaucheries occasionnelles, tandis que, a l'inverse, chez Paule Saint-Onge, la justesse de Ia notation du detail psychologique compense pour Ie caracrere un peu app"!te de l'aventure amoureuse reconstituee dans l'optique de l'apaisement. Et, pour finir, qu'il suffise de mentionner La Tutelle (Editions Lemeac, 141, $2.00) d'Alain Pontaut, Le Vent d" diable (Editions du Jour, 143, $2.00) d'Andre Major, parmi les romans, et, parmi les recueils de nouvelles , So"s l'ecorce des iours (Editions HMH, 173) et La Saison des artichauts (Cercle du livre de France, 89, $2.50) de Real Benoit, toutes reuvres qui font nombre dans une annee au Ia recolte est pauvre et, en bonne partie, deia livree a l'oubli. (REJBAN ROBIDOUX) THEATRE Toutes proportions gardees, Ie theatre, traditionnel parent pauvre de Ia Iitterature canadienne-fran~aise, a peut-~tre connu en 1968 une annee plus remarquable que Ie roman ou que la poesie. Puisqu'il s'agit ici non pas de dresser Ie bilan d'une saison theAtraie mais de passer en revue Ies pieces qui furent publiees, il me paralt interessant de noter au passage que l'ecart a sensiblement diminue entre ces deux aspects toujours trap distincts de Ia production dramatique. Si quelques reuvres, comme Pygmalion (adaptation quebecoise de Ia piece de G. Bernard Shaw) d'EIoi de Grandmont, Le Cid maghane de Rejean Ducharme et Le Chemin du roi de Fran~oise Loranger, restent encore inedites, apres avoir rencontre un important succes sur Ia scene, plusieurs publications ant suivi de tres pres au meme parfois accompagne les representations de certaines pieces. Deux reuvres en particulier dominent tout ce qui est paru, par Ia justesse et l'efficacite de leur creation, dans des registres pour Ie mains inattendus : Hamlet, prince d" Quebec (Editions de I'Homme, 95, $1.50) de Robert Gurik et Les Belles-sreurs (Theatre vivant, N' 6, Editions Holt, Rinehart et Winston, 70, $2.00) de Michel Tremblay. Cette derniere qui fut ecote en 1965, au temps de Ia memorable contraverse sur l'usage litteraire du « joual », rejoint exactement dans Ie genre theatral ce que Ies jeunes revoltes de Parti pris avaient tente d'accomplir au niveau du Iangage dans Ie roman et dans la p06sie. L'in- trigue est on ne peut plus terre 11 terre, aux antipodes du sujet sublime: une menagere depossedee par ses amies du million de timbres-primes qu'elle venait de gagner. La piece traitre dans Ie mode realiste Ie plus ern est d'une verite bouleversante : comique, sans doute, dans la truculence d'un « joual » pittoresquement attrape, mais tragique, plus encore, en ce que Ie lecteur (et Ie spectateur) quebecois y mesure avec stupeur, au beau mflieu de SOn rire, I'abime de son alienation. L'oeuvre de Robert Gurik est, elle aussi, mais d'une maniere tout autre, un miroir de verite. Gest la situation politique du Quebec que I'auteur a coulee dans Ie moule de la piece shakespearienne. L'ingeniosite de la stylisation allegorique revele, 11 meme I'emprunt du sujet fondamental, une originalite d'accent dans la trouvaille qui fait de cet Hamlet, prince du Quebec non pas une simple adaptation, une parodie ou une revue satirique, rnais une veritable creation qui transcende l'actualite ephemere . On n'en saurait dire autant d'Hier les enfants dansaient (Editions Lemeac, 159, $2.00) oit Gratien Gelinas met en oeuvre de la fa~on la plus conventionnelle Ie conOit entre deux generations d'une famille bourgeoise sur la question presente du separatisme. Sur un sujet bnllant d'une autre epogue, I'aventure de Louis Riel, Jean-Louis Roux a pretendu faire dans Bois-Brilles (Editions du Jour, 221) un «reportage epique ». L'oeuvre a plus d'ambition que de profondeur : SOn ecriture pompeuse ne vaut pas mieux II la lecture que ses artilices sceniques 11 la representation. L'artilice, souvent...

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