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Reviewed by:
  • Cinémas du monde. Toute image est porteuse d’un point de vue. Essai by Gilles Marsolais
  • Julie Beaulieu (bio)
Gilles Marsolais, Cinémas du monde. Toute image est porteuse d’un point de vue. Essai, Québec, L’instant même, 2012, 462 p., 36,95$

Dans l’introduction à Cinémas du monde. Toute image est porteuse d’un point de vue, le critique de cinéma et fondateur du programme de cinéma du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, Gilles Marsolais, précise l’objectif de son essai sur le cinéma international contemporain dès l’introduction. Bien qu’imposant (462 pages), l’ouvrage de Marsolais ne s’impose pas comme l’aboutissement d’une longue recherche académique. Il s’agit plutôt d’un [End Page 263] nouveau souffle donné à des textes critiques parus pour la plupart dans le magazine québécois de cinéma 24 images, dont l’auteur est également membre du comité de rédaction. C’est en ce sens que le terme « essai », qui suit le titre du livre, répond aux visées de ce travail de réflexion qui ne relève pas de l’analyse filmique ni de la théorie des genres ou de l’esthétique des plus récentes tendances cinématographiques, mais bien d’un travail critique – au sens de critique cinématographique.

Si le lecteur peut aisément choisir de parcourir l’ensemble des textes dans l’ordre qu’il le désire, un peu comme si chacun d’eux s’inscrivait comme une entrée dans un dictionnaire sur le cinéma international actuel, le fil conducteur proposé par l’auteur se voit clairement énoncé dans le sous-titre de son livre : Toute image est porteuse d’un point de vue. Bien que cet ouvrage ne soit pas d’emblée destiné à un lectorat universitaire (aucune citation n’appuie les observations, aucune référence à des ouvrages clés portant sur le cinéma, la littérature, ou plus largement sur les sciences humaines), il se révèle une bonne introduction au cinéma récent en plus de proposer des pistes de lectures pertinentes pour bon nombre de films importants des deux dernières décennie (à l’exemple du film en noir et blanc Le ruban blanc de Michael Haneke, p. 360-362) et d’autres à découvrir (par exemple le cinéma encore trop peu connu de la nouvelle vague iranienne, p. 155-158). Destinés plus précisément aux lecteurs cinéphiles, les textes ici regroupés donnent envie de voir comme de revoir les films évoqués – même si parfois trop rapidement – au fil des chapitres thématiques. Pour cet ouvrage, l’auteur a pris soin non pas de réécrire chacun des textes, mais bien de les réviser et de les actualiser, voire les contextualiser. Ces textes, qui témoignent d’une « pratique critique conséquente échelonnée sur plusieurs années, visent à rafraîchir la mémoire du lecteur et du cinéphile qui sommeille en lui, en privilégiant surtout la notion de point de vue », explique Marsolais en introduction. Sans présenter une analyse détaillée du cinéma actuel, les thématiques qui structurent chacun des chapitres permettent de dégager les grandes tendances cinématographiques des 20 dernières années comme d’en éclairer leurs origines, et ce, en remontant jusqu’au cinéma des années 1970 dans certains cas, à l’exemple du cinéma « marginal » de l’Américain Terrence Malick (p. 185-186).

Des treize chapitres qui composent cet imposant essai sur le cinéma international, je retiens tout particulièrement le deuxième, qui porte sur les rapports à la sexualité (p. 45-65); le cinquième, qui parcourt le mythe du road movie (p. 167-182); le sixième, qui expose les structures du récit du cinéma américain (p. 183-207); le huitième, qui s’intéresse au rapport à l’histoire, sa représentation (p. 209-263); et enfin le dixième...

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