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Reviewed by:
  • Histoire du Manitoba français. Tome I. Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’ à 1870 by Jacqueline Blay, and: La révolution tranquille au Manitoba français by Raymond-M. Hébert
  • Dustin J. McNichol (bio)
Jacqueline Blay, Histoire du Manitoba français. Tome I. Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’ à 1870, Saint-Boniface (Manitoba), Les Éditions du Blé, 2010, 361 p.
Raymond-M. Hébert, La révolution tranquille au Manitoba français, Saint-Boniface, Les Éditions du Blé, 2012, 381 p., 34,95$

Ce tome de l’Histoire du Manitoba français, sous-titré Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu’à 1870, est le premier d’une série de cinq tomes. Avec ce projet ambitieux, Jacqueline Blay cherche à combler le vide historiographique laissé par les historiens anglophones et Québécois francophones qui, selon elle, ne s’intéressent guère à l’histoire des francophones du Manitoba. Plus précisément, Blay propose de comprendre l’histoire du Manitoba français sous un nouvel angle, celui des relations entre anglophones et francophones. L’argument de l’auteure repose sur la nature de ces relations et la façon dont chaque groupe conçoit son avenir. Selon Blay, ce sont les malentendus et antagonismes historiques entre francophones et anglophones qui expliquent en grande partie le cheminement historique du Manitoba français. L’ouvrage est composé de huit chapitres qui sont divisés en trois parties, soit la traite des fourrures des années 1600 à 1812 ( « De Paris, Londres et Montréal à La Fourche » ), l’établissement de la colonie de la Rivière-Rouge de 1812 à 1860 ( « Dieu, les fourrures et le Canada » ) et la fondation du Manitoba ( « De la Rivière-Rouge au Manitoba » ). Les deux premiers chapitres mettent l’accent sur l’établissement de la présence française dans l’Ouest et la naissance de la nation métisse. D’après Blay, la Compagnie du Nord-Ouest (CNO) et la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) représentent deux différents courants dans l’Ouest, l’un francophone, l’autre anglophone. Or, ces deux courants ont pour effet de créer des sphères culturelles et sociales distinctes qui vont façonner la société en devenir. La CBH et ses travailleurs tendant à s’identifier aux institutions britanniques, tandis que la CNO est beaucoup plus sensible aux réalités locales de la région. À ce niveau de l’analyse, l’auteure fait une excellente mise en contexte du développement de l’identité métisse qui s’est manifestée pour la première fois dans la Grenouillère, la « première résistance » de la nouvelle nation.

Dans la deuxième partie du livre, le lecteur voit la façon dont les deux groupes linguistiques dans l’Ouest canadien travaillent à établir différentes [End Page 173] institutions (religieuses, politiques, etc.) qui leur sont propres. Le chapitre trois explique le rôle des Églises catholiques et anglicanes dans l’évolution des deux visions du Manitoba; en tant qu’Église « officielle » sanctionnée par la CBH, l’Église anglicane a des avantages politiques et financiers par rapport à l’Église catholique. Toutefois, c’est cette dernière qui réussit à mieux s’établir après 1812 parce que le clergé catholique vise toute la population, tandis que les Anglicans ne se concentrent que sur l’évangélisation des Autochtones. Au chapitre quatre, Blay constate que l’Église anglicane fait aussi l’erreur d’appuyer la CBH lors de l’affaire Sayer en 1849, qui est la deuxième résistance métisse. L’affaire Sayer est suivie d’une décennie de paix entre les deux groupes linguistiques, mais le souci de l’annexion au Canada central et l’arrivée des « Canadians » (entendre anglo-Canadiens de l’Ontario) pendant les années 1860 crée d’énormes tensions à la Rivière-Rouge. Encore une fois les Églises protestante et catholique défendent des causes et des visions politiques distinctes. Par exemple, les anglicans prônent l’annexion de leur territoire à la Confédération canadienne alors que les catholiques demeurent perplexes. Au...

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