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Reviewed by:
  • Planning the City: Urbanization and Reform in Calcutta, c. 1800-c. 1940 by Partho Datta
  • Prashant Kidambi
Partho Datta Planning the City: Urbanization and Reform in Calcutta, c. 1800-c. 1940 New Delhi, Tulika Books, 2012, XV-332 p.

Le 27 mai 1820, une curieuse lettre fut publiée par un journal bengali de Calcutta, le Samachar Darpan, dans laquelle les « rats » de la ville se plaignaient que les plans d’aménagement [End Page 557] urbain récemment mis en œuvre par le gouvernement colonial les aient obligés à quitter leurs anciennes demeures. Cette publication survenait alors que venait d’être créé un tout nouveau Lottery Committee chargé de réorganiser le bâti de la ville afin de répondre aux problèmes posés par la saleté, la surpopulation et la maladie, qui menaçaient la santé et le bien-être des résidents européens. Ce comité « joua un rôle pionnier » dans le changement de politique sanitaire et stratégique et « servit d’exemple à de nombreuses villes de l’Inde coloniale » (p. 5). Partho Datta montre comment la planification urbaine coloniale a entrepris de manière répétée la transformation du bâti de Calcutta durant le siècle suivant.

Le récit débute deux décennies plus tôt avec l’arrivée de lord Richard Wellesley aux fonctions de gouverneur général des Indes (1798-1805). Son mandat fut marqué par le développement d’une idéologie impériale souhaitant inscrire dans la pierre le pouvoir britannique, notamment avec la construction de la résidence très ornementée du gouverneur (1803) et le lancement des travaux de construction d’un nouvel hôtel de ville (achevé en 1813). L’année même où fut inaugurée la résidence du gouverneur, Wellesley fit paraître Minute on Calcutta dans lequel il « devançait la planification urbaine moderne dans le pays » et « rendait manifeste une idéologie qui justifiait le nouvel ordonnancement de l’espace souhaité par les autorités coloniales », faisant explicitement le lien entre « l’apparence et la beauté de la ville » et les nécessités en matière « de santé, de sécurité et de confort » (p. 18-19).

Afin de mettre en œuvre sa vision de Calcutta, Wellesley mit en place un comité pour l’amélioration de la ville qui eut l’idée d’utiliser les loteries pour financer ses projets municipaux afin d’épargner au gouvernement colonial le coût de la reconstruction urbaine. Créé officiellement en 1817, ce Lottery Committee – dont les activités étaient financées par des capitaux privés européens et des marchands indiens – contribua à façonner le bâti de Calcutta au cours des vingt années suivantes.

P. Datta utilise les archives de ce comité pour rendre compte en détail de ces projets qui marquèrent l’histoire de l’urbanisme colonial à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. La première préoccupation du comité fut de répondre à la menace pour la santé publique que représentaient le climat tropical, l’inefficacité du tout-à-l’égout, la pollution de l’air, ainsi que l’accumulation des ordures et leurs conséquences, notamment olfactives. La solution consista à percer des rues rectilignes à travers les quartiers densément peuplés de la partie indienne de la ville pour faciliter la circulation et les communications. Cela servit de modèle dans les décennies suivantes aux autres municipalités. Adoptant une lecture de classe de la « question de la santé publique », les actions du Lottery Committee ciblaient principalement les habitations des pauvres. P. Datta montre malgré tout comment les visions grandioses de la reconstruction municipale se brisèrent sur les dures réalités de la rigueur budgétaire. Confronté, par exemple, « à l’ampleur des travaux et des coûts que représentait le drainage des eaux usées à Calcutta », le comité choisit finalement d’adopter « une approche prudente et au coup par coup ». Enfin, malgré les contributions financières de riches Indiens et alors que beaucoup des projets d’« amélioration » se concentr...

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